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Enseignement supérieur - Réforme des universités : quelles conséquences sur la recherche ?

A l'heure où la réforme des universités est en cours de discussion, FutuRIS, la plate-forme prospective sur le système français de recherche et d'innovation, s'est intéressée à ses conséquences sur la recherche française, lors d'un colloque organisé le 21 juin à Paris.
Depuis toujours en France, la stratégie de recherche est déterminée par les grands organismes d'Etat (CNRS, CEA...) alors que partout ailleurs en Europe, les universités sont porteuses d'une part beaucoup plus importante de la recherche. La réforme des universités, à travers notamment l'autonomie qu'elle compte leur donner, devrait permettre de changer progressivement la donne. "Si les universités acquièrent la globalité de leur budget", explique Jacques Lesourne, président du comité de direction de FutuRIS, "elles seront plus libres, mais aussi plus responsables de leurs décisions et capables de construire leur propre stratégie". Autres atouts de la réforme : développer la recherche par projets et transformer le statut des universités. "Contrairement aux organismes de recherche, les universités doivent demander l'accord du ministère avant de se lancer dans un programme. Si elles acquièrent une réelle autonomie, elles deviendront des partenaires à part entière", explique Jean-Pierre Finance, premier vice-président de la Conférence des présidents d'université (CPU).
Ce nouveau statut pourrait notamment améliorer les relations qu'elles entretiennent avec les collectivités territoriales. "Les régions cherchent à travailler avec les université", assure Jean-Pierre Finance, mais elles ont du mal à comprendre qui fait quoi au sein des établissements." La nouvelle gouvernance organisée autour d'un conseil d'administration restreint à une vingtaine de personnes et la possibilité pour un président de réaliser deux mandats successifs de quatre ans, contre un de cinq ans actuellement, permettraient aux collectivités de mieux identifier les décideurs.
A côté de ces nombreux atouts, la réforme comporte également certains risques, comme celui de créer un système à deux vitesses, avec des universités capables de prendre en charge leur budget et leur stratégie et d'autres qui resteraient dépendantes du ministère. Pour éviter cette situation, la CPU prône l'autonomie pour toutes les universités dès le début de la réforme.

 

Emilie Zapalski

L'ARF s'adresse au ministère de la Recherche

Dans une lettre adressée le 21 juin par Alain Rousset, président de l'Association des régions de France et président du conseil régional d'Aquitaine, à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'ARF demande à prendre part aux négociations en cours sur la réforme des universités. L'association rappelle le rôle volontaire et déterminant des conseils régionaux dans la modernisation des universités comme dans la recherche et demande à Valérie Pécresse de "prendre le temps d'un vrai travail conjoint Etat-régions quant à la place des uns et des autres dans l'université de demain".

FutuRIS

FutuRIS est une plate-forme de prospective stratégique qui a pour missions d'analyser les évolutions du système français de recherche et d'innovation, d'approfondir des sujets majeurs et d'aider à promouvoir les bonnes pratiques. Son comité d'orientation est composé de 25 personnalités de la recherche et de l'innovation représentant en majorité les souscripteurs de FutuRIS (ministères, agences, entreprises, établissements de recherche).

 

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