Développement durable - Réchauffement climatique : les régions préparent le terrain des prochaines conférences internationales
Les 29 et 30 octobre, 600 personnes issues de soixante pays différents et représentant 130 collectivités du monde entier, dont une centaine de régions, se sont réunies à Saint-Malo à l'occasion du premier Sommet mondial des régions sur le changement climatique. Objectif : profiter d'un haut niveau de réflexion et faire progresser en commun les actions contre le changement climatique. Nicolas Hulot ainsi que le vice-président du Groupe international d'experts sur le climat (GIEC), Jean Jouzel, la présidente du Fonds pour l'environnement mondial, Monique Barbut, ou encore le secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, sont intervenus tour à tour pour souligner le rôle que les régions ont à jouer face à l'ampleur du défi. Ce sommet vient surtout s'inscrire dans un planning international décisif : la Conférence des parties (COP14) prévue en décembre prochain à Poznan (Pologne), puis la conférence de Copenhague qui, en décembre 2009, devra aboutir à un accord sur les engagements post-Kyoto. "L'objectif du sommet de Saint-Malo a donc été de formuler des propositions concrètes qui sont destinées à être mises sur la table lors des conférences de Poznan et Copenhague", a confirmé Cécile Molinier, directrice du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
Principal apport du Sommet : la signature de deux protocoles d'accord de coopération à l'initiative du Pnud, de l'Ademe et du réseau NRG4SD (réseau des gouvernements régionaux pour le développement durable). L'objectif du premier protocole est d'aider les régions du Sud, les plus vulnérables face aux changements climatiques. Doté d'un fonds de 70 millions de dollars, il se déroulera en trois étapes sur une période de cinq ans (2008-2013). En premier lieu sera déployée une vaste opération de sensibilisation auprès de 500 régions présentes sur les cinq continents. Puis cinquante régions seront retenues et aidées, notamment par l'Ademe, en vue de réaliser leur bilan carbone et d'élaborer leur plan climat territorial. Chacune de ces régions sera ensuite accompagnée dans le montage d'une centaine de projets.
Le second protocole signé lors du Sommet a trait à la mise en place de la cheville ouvrière du premier projet : le Climsat. Basée à Brest, cette structure internationale sera notamment chargée d'établir une cartographie satellitaire de la vulnérabilité des régions du monde.
Sylvie Luneau / Victoires Editions