Qui sont les jeunes attirés par les concours de la fonction publique ?
Selon une enquête inédite du Céreq, les personnes qui viennent de finir leurs études et se présentent à un concours de la fonction publique sont en proportion plus nombreuses chez les plus diplômés. Deux candidats sur trois sont des femmes.
10,5% des personnes ayant quitté le système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2012-2013 ont déclaré, trois ans plus tard, avoir déjà participé à au moins un concours d’entrée dans la fonction publique. Qui sont exactement ces jeunes qui ont envisagé de devenir fonctionnaires ? Le Centre d’étude et de recherche sur les qualifications (Céreq) a interrogé en 2016 près de 19.500 d'entre eux. Les résultats de cette enquête inédite viennent d'être publiés dans un dossier de l'édition 2018 du rapport annuel sur l'état de la fonction publique (voir ci-dessous) réalisé sous l'égide de la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP).
Parmi les principaux enseignements, on relèvera que les jeunes femmes sont deux fois plus nombreuses que leurs homologues masculins à passer des concours. 14 % des femmes de la génération 2013 ont en effet présenté au moins un concours de la fonction publique au cours des trois années après leur sortie de formation initiale, contre 6,9 % des hommes de la génération.
Par ailleurs, les jeunes les plus diplômés ont proportionnellement participé davantage que les autres aux concours. Pour l'ensemble de la fonction publique, 19,8 % des détenteurs d’un diplôme de niveau bac +5 ont présenté au moins un concours de la fonction publique au plus tard 3 ans après la fin de leurs études, contre seulement 3 % des jeunes sortis non diplômés du système éducatif et 4,4 % de ceux titulaires d’un diplôme de niveau CAP-BEP.
Les jeunes qui résidaient dans un quartier prioritaire de la politique de la ville à la fin de leurs études ont, de même, été moins nombreux à être attirés par les concours du secteur public : 8,8 % ont présenté leur candidature, contre 10,8 % de ceux qui ne résidaient pas dans ce type de quartier.
Servir le public : une motivation pour les trois quarts des jeunes candidats
Les caractéristiques des candidats varient parfois fortement d'une fonction publique à une autre. Ainsi, du fait de l'importance des emplois de catégorie C (plus des trois quarts) dans le total des emplois de la fonction publique territoriale, celle-ci regroupe davantage de candidats diplômés de niveau CAP-BEP (11 %) que pour l'ensemble du secteur public (5 %).
Selon l'enquête, "l’intérêt du métier" est la première source de motivation pour passer un concours de la fonction publique. Plus de neuf candidats sur dix l'ont mis en avant, devant "l'intérêt pour le service public et l'action publique" (75 %). "La sécurité de l'emploi" n'est que la troisième raison avancée par les jeunes concernés. Elle est mise en avant par 69 % d'entre eux. A l'inverse, l'absence d'intérêt pour le service public a influencé fortement les jeunes qui n'ont pas présenté leur candidature à un concours de la fonction publique. 41 % d'entre eux ont évoqué cette idée dans leurs réponses, soit moins que les 48 % de jeunes qui ont pointé le fait d'être en emploi dès la fin des études. Le manque d'attractivité des salaires et la "mauvaise image" de la fonction publique ont joué plus faiblement dans les motivations des non-candidats (respectivement 17 % et 12 % de réponses).
Le "déficit d'information" sur les concours de la fonction publique explique que certains jeunes aient boudé ces derniers. C'est davantage le cas pour les non-diplômés, les chômeurs et les jeunes en reprise d’études. Autre motif de non-participation : le "désintérêt général pour la fonction publique". Un état d'esprit qui relève davantage des diplômés d’un bac +5, de ceux qui sont originaires de région parisienne, ou encore de ceux dont l'un des deux parents est cadre ou indépendant.