Qui sont les bénéficiaires du contrat d’engagement jeune ?

La Dares brosse le portrait des bénéficiaires du contrat d’engagement jeune qui a succédé au 1er mars 2022 au dispositif de la garantie jeunes. En décembre 2023, ils étaient près de 200.000 à avoir conclu ce type de contrat d’engagement avec une mission locale ou bien avec France Travail.

Le contrat d’engagement jeune (CEJ) a remplacé en mars 2022 la garantie jeunes proposée par les missions locales ainsi que l’accompagnement individualisé des jeunes (AIJ) piloté par l’ex-Pôle emploi devenu depuis France Travail. Deux dispositifs qui affichaient des objectifs similaires : accompagner les jeunes les plus éloignés de l’emploi et du marché du travail. Désormais, le CEJ s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (29 ans pour ceux reconnus travailleurs handicapés) qui rencontrent des difficultés d’accès à "l’emploi durable". Un public regroupé sous le vocable NEET, anglicisme qui signifie : ni en études, ni en emploi, ni en formation. À travers le CEJ, l’État et les acteurs de l’emploi ont souhaité organiser "un parcours d’accompagnement intensif" qui se caractérise, notamment, par une période de 15 à 20 heures d’activités par semaine à travers des expériences professionnels. Le parcours peut durer jusqu’à 12 mois, voire exceptionnellement 18 mois, période pendant laquelle le jeune bénéficiaire est suivi par un conseiller de mission locale ou bien de France Travail qui pilote son accompagnement personnalisé. Cette période d’accompagnement ouvrant droit au versement d’une allocation mensuelle.

Sur le plan statistique, entre mars 2022 et décembre 2023, plus de 550.000 CEJ ont débuté : les deux tiers en mission locale et le tiers restant chez France Travail. La Dares comptabilise 187.000 bénéficiaires du CEJ à fin 2023, précisant que la bascule en CEJ des dispositifs précédents s’est traduite par 39.000 dès le mois de mars 2022, date de l’entrée en vigueur du CEJ. Ce chiffre a par la suite connu une décrue pour se stabiliser autour de 8.000 entrées mensuelles en moyenne entre avril 2022 et décembre 2023. Des entrées plus régulières en missions locales, précise l’étude, autour de 17.000 par mois en moyenne, avec un fort pic observé lors des rentrées scolaires.

Un bénéficiaire sur cinq vit en QPV

S’agissant du profil des bénéficiares du CEJ, ils sont "particulièrement éloignés de l’emploi et du marché du travail, plus proche des Neet (personne qui n'est ni en études, ni en emploi, ni en formation) que des jeunes de la même tranche d’âge qui ne sont plus en formation initiale. Les 18-21 ans sont "surreprésentés", soit près de 60% des entrées en CEJ. Ces jeunes sont peu diplômés, particulièrement ceux accompagnés par les missions locales qui sont 54% à présenter un niveau inférieur au CAP ou au BEP. La Dares constate ainsi un écart de diplômes entre les jeunes en missions locales et ceux suivi par France Travail. La part des jeunes diplômés du supérieur parmi les 16-25 ans est de 18% parmi les jeunes entrés en CEJ à France Travail et seulement de 5% dans les missions locales. Parmi les jeunes en CEJ comme parmi les Neet, une personne sur cinq vit en QPV (quartier prioritaire de la ville). Un entrant en CEJ sur dix est titulaire du permis de conduire contre 50% des jeunes en CEJ accompagnés par France Travail.

La durée moyenne d’un CEJ s’établit à 7 mois, même si celle-ci est "plus variable" lors d’un accompagnement chez France Travail, note la Dares. "36% des jeunes qui effectuent un CEJ en mission locale sortent au bout de 6 mois contre 15% à France Travail." À l’inverse, souligne l’étude, les bénéficiaires du CEJ suivis par France Travail sont plus nombreux à sortir au cours des 5 premiers mois (33% contre 22% en mission locale). S’agissant des allocations, 96% des jeunes suivis en mission locale perçoivent au moins une fois l’allocation durant leur parcours, contre 60% chez France Travail chez qui la part des allocataires est croissante avec la durée du CEJ (touche 81% des CEJ "longs" de 12 mois et plus contre seulement 36% des CEJ "courts" de 1 à 5 mois). En mission locale, ce chiffre grimpe à 90%, quelle que soit la durée de l’accompagnement.

 

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