Quelle est la définition de la relocalisation industrielle ?
Par définition, la relocalisation industrielle consiste à rapatrier une activité au sein de son pays d’origine. Découvrez l’histoire et les objectifs du processus de relocalisation industrielle en France, ainsi que l’accompagnement de la Banque des Territoires en faveur du dynamisme des territoires.
La définition de la relocalisation
Relocaliser désigne l'action de rapatrier une activité économique dans son pays d'origine. Plus concrètement, il s'agit d'une stratégie d'entreprise qui consiste à réimplanter une partie ou l'intégralité d'une activité dans le pays de sa société mère. Des activités qui, auparavant, avaient été délocalisées, notamment en raison de plus faibles coûts de production à l’étranger (salaires, matières premières, énergie, etc.).
La définition de la relocalisation peut englober le rapatriement ou la préservation de très nombreux types d'activités, tel que :
- une unité de production ;
- une unité d'assemblage ou de montage ;
- une unité de services ;
- ou encore le développement d’une activité nouvelle.
Un processus de relocalisation qui s’accélère
Véritablement amorcée en France au début des années 2010, notamment grâce au soutien du gouvernement aux filières industrielles, la relocalisation industrielle a pendant longtemps été un épiphonème. Pourtant, les choses semblent évoluer : selon le dernier baromètre annuel de l'Usine du Futur en France de Trendeo, 115 relocalisations ont été décomptées en France entre septembre 2019 et décembre 2021(1). Plusieurs exemples sont notables :
- un investissement d’un million d’euros pour la relocalisation à Sablé-sur-Sarthe de Buisard, un fabricant de cabines pour matériels agricoles ;
- la relocalisation d’une partie de l’activité à Bordeaux de Cybertek, une société spécialisée dans la vente et la réparation de matériel informatique ;
- la construction d’une usine pilote à Saint-Herblain par Huddle Corp, une entreprise fabriquant des aliments pour animaux.
Dans le cadre du plan France Relance lancé en 2020, le gouvernement a également débloqué 850 millions d'euros pour relocaliser les industries de 5 secteurs critiques(2), à savoir :
- la santé ;
- l'agroalimentaire ;
- l'électronique ;
- les intrants essentiels de l'industrie (chimie, matières premières, etc.) ;
- la 5G.
Au total, cette enveloppe a permis de soutenir 477 projets de relocalisation économique et industrielle, dont 311 portés par des PME. Cela représente un investissement productif de 3,2 milliards d'euros, ayant permis de créer ou de conforter 50 000 emplois(2).
Relocalisation : quelles sont les causes de ce processus ?
Le processus de relocalisation d’activités industrielles antérieurement délocalisées trouve ses origines dans plusieurs facteurs, liés notamment aux nouvelles attentes des consommateurs et aux évolutions internationales :
- Un impératif économique : face aux incertitudes liées au prix de l’énergie, mais également au taux de change, la relocalisation vise avant tout à réduire le coût du transport et de l’importation. Pour les industriels, l’objectif est également de renforcer la productivité grâce à une main-d’œuvre plus qualifiée et mieux formée.
- Un enjeu d’efficacité : le processus de relocalisation industrielle est également né du besoin de proposer un produit final de meilleure qualité et d'optimiser l'ensemble de la chaîne de production. Automatisation de la production, amélioration de la réactivité et de la flexibilité en l’absence de barrières liées à la langue et/ou à la distance, optimisation de la chaîne logistique grâce à la diminution des stocks…, autant de facteurs qui participent à une meilleure efficience industrielle.
- Des contraintes réglementaires : les industries délocalisées sont tributaires de la législation de leur pays d’origine et de leur pays de production. Or, les évolutions réglementaires ne cessent de s’accélérer, notamment dans l’optique de mieux protéger les consommateurs. La relocalisation permet de limiter cette dépendance. Dans le même temps, elle permet aussi de profiter d’une législation plus protectrice, notamment en matière de de préservation de la propriété industrielle.
- Un objectif d’image : en France tout particulièrement, la relocalisation industrielle répond aux nouvelles attentes des consommateurs, que ce soit en matière de transparence, de qualité de production ou de souveraineté industrielle. Elle participe également à l’amélioration de la réputation des entreprises (conditions de travail, bilan carbone, etc.) et à la diminution du risque de malfaçon.
Comment la Banque des Territoires accompagne la relocalisation industrielle ?
Une pluralité d’offres dédiées à la relocalisation
Dans le cadre du plan de Relance, la Banque des Territoires a conçu un ensemble d'offres pour favoriser la reconquête industrielle des territoires.
- Accompagnement des stratégies industrielles territoriales : la Banque des Territoires cofinance des études au profit des acteurs publics visant à anticiper les projets de relocalisation. Cet accompagnement se traduit également par l'élaboration de stratégies territoriales sur plusieurs thématiques (formation, foncier, énergie renouvelable, etc.) grâce à sa connaissance des enjeux de développement industriel.
- Aide à l’implantation industrielle : pour accompagner la relocalisation d’activités industrielles sur les territoires, la Banque des Territoires finance l’immobilier industriel, la reconversion des friches industrielles et facilite l’implantation d’activités sur les sites clé en main.
- Répondre à vos besoins de compétences industrielles : pour accueillir de nouvelles activités et répondre aux difficultés de recrutement et au besoin d’acquisition de nouvelles compétences industrielles, qui sont très importants, la Banque des Territoires accompagne le développement de nouvelles offres de formation
- Réduire l’impact environnemental de vos activités industrielles : pour faciliter l’implantation d’activités industrielles, la Banque des Territoires finance les utilités permettant à un industriel de s’installer (centrale biomasse, unité de valorisation des déchets, unité de traitement de l’eau)
De nombreuses actions en faveur du processus de relocalisation industrielle
L’engagement de la Banque des Territoires pour le dynamisme des territoires s’est traduit par de nombreuses réalisations en faveur de la relocalisation industrielle. Trois exemples illustrent tout particulièrement cette mobilisation.
- Financement d'une unité de brassage Ninkasi : avec 2 partenaires, la Banque des Territoires a apporté 1,7 millions d'euros en fonds propres pour permettre la création d'une nouvelle unité de brassage Ninkasi à Tarare, dans le Rhône.
- Maintien d’une usine de production automobile Forvia : via un investissement de 1,4 million d'euros, la Banque des Territoires a participé à la relocalisation d'un site de production automobile Forvia dans le Pays de Montbéliard, évitant ainsi sa délocalisation en Pologne.
- Montage d'un outil de portage immobilier en Bretagne : la Banque des Territoires a participé à la structuration financière et au montage juridique de Breizh Immo. Il s'agit d'une structure intervenant dans l'immobilier d'entreprises en Bretagne. Elle vise à pérenniser les usines et les entreprises au sein de la région.
Sources :
(1) Baromètre annuel de l'Usine du Futur - Trendeo - 2021
(2) Relocaliser - Gouvernement - 2022