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Insertion - Quatorze projets régionaux pour réduire les ruptures de contrat d'apprentissage

La DGEFP a retenu quatorze projets dans le cadre de son appel à projets lancé en septembre 2013 auprès des conseils régionaux pour prévenir les ruptures de contrats d'apprentissage. Des actions ont déjà démarré dans neuf régions.

Un apprenti sur quatre quitte l'entreprise avant la fin de son contrat. Le risque de décrochage est alors important pour le jeune. Pour tenter d'y remédier, la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) vient de retenir quatorze projets dans le cadre d'un appel à projets lancé auprès des conseils régionaux en septembre 2013. Il s'agit de financer des expérimentations pour renforcer l'accompagnement des apprentis dans les centres de formation d'apprentis (CFA) volontaires et, ainsi, éviter les ruptures de contrats et le décrochage. D'après une étude du Cereq, le taux de rupture des apprentis s'élève à 25% depuis une quinzaine d'années. Certes, les ruptures ne sont pas forcément négatives - elles peuvent résulter de l'obtention d'un diplôme par exemple - mais elles touchent plus souvent les jeunes apprentis au niveau V (CAP) et ont lieu surtout dans les entreprises de petite taille… De plus, le risque de rupture varie fortement selon le secteur, la qualité de l'accueil, le profil du maître d'apprentissage.
Sur les quatorze projets sélectionnés, neuf ont déjà démarré dans les régions Alsace, Centre, Ile-de-France, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Pays de la Loire et Réunion.
A travers cet appel à projets, la DGEFP souhaite mettre en place un accompagnement renforcé et individualisé des apprentis dans les CFA qui accueillent des publics fragiles et en difficulté, et qui subissent des taux de rupture de contrats élevés. Le financement accordé peut servir à développer des dispositifs existants ou bien à mettre en place de nouveaux dispositifs d'accompagnement.
Pour la région Ile-de-France, deux actions sont ainsi financées grâce à cet appel à projets, pour un montant total de près de 200.000 euros. La première action correspond au recrutement de six "développeurs médiateurs" mis en place dans six départements. Ces développeurs médiateurs vont accompagner en moyenne 150 primo-employeurs d'apprentis de niveau V et IV (sans diplôme ou brevet des collèges) par département, soit 900 employeurs d'apprentis par an au total. Ils seront chargés d'identifier et de promouvoir les actions de prévention des ruptures et d'accompagner les entreprises et les jeunes lors de l'exécution ou de la rupture du contrat d'apprentissage. L'action représente un budget de 90.000 euros, soit 15.000 euros par poste de développeur médiateur.
La région Ile-de-France va pouvoir aussi financer le développement d'un dispositif existant, le "dispositif d'accès à l'apprentissage" (DAA). Ce DAA est mis en place par les CFA franciliens pour permettre l'accès de tous les jeunes à l'apprentissage et sécuriser leur parcours. "L'objectif final est la signature d'un contrat d'apprentissage pour tout jeune n'ayant pas trouvé d'employeur mais ayant choisi la voie de formation par apprentissage, et aussi de prévenir et de prendre en charge les suites de ruptures de contrat", précise la région dans sa fiche de présentation.
300 jeunes sont susceptibles d'être accompagnés à travers ce dispositif, qui comprend une aide supplémentaire pour la prise de poste (66 euros en plus par jeunes), une participation aux frais de vie (140 euros par jeune), et un accompagnement socioprofessionnel pour les jeunes en difficulté (140 euros par jeune, pour 100 jeunes). Le dispositif prévoit aussi la mise en place de partenariats locaux entre les CFA, les missions locales et les autres acteurs de l'action sociale. 21.000 euros sont réservés à cette partie (30 heures financées par partenariat, pour dix CFA). Au total, le dispositif représente un budget de 96.800 euros. Une dizaine de CFA franciliens sont candidats à l'expérimentation, parmi lesquels la plateforme du CFA des Orphelins d'Auteuil, le CFA académique de Créteil et La Bretonnière.
Au-delà des neuf expérimentations qui ont commencé, d'autres actions sont en cours de contractualisation dans les régions Bourgogne, Corse, Franche-Comté, Midi-Pyrénées et en Picardie. Une expérimentation déjà menée par les missions locales de Côte-d'Or a montré que le tutorat était une solution efficace.
Ces expérimentations ont lieu alors que les chiffres de l'apprentissage sont en baisse continue depuis plus d'un an. En 2013, la baisse du nombre de contrats d'apprentissage a atteint 8% par rapport à 2012. D'après les chiffres publiés par la Dares de mars 2014, la baisse s'élève à 19% au mois de janvier 2014 par rapport à janvier 2013. Bien que les ruptures soient a priori plus liées à un problème qualitatif que quantitatif...