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Quartiers d'été : une circulaire des ministres de la Ville et de l'Intérieur donne le mode d'emploi

Le dispositif "Vacances apprenantes" n'est qu'un des six volets du plan "Quartiers d'été" dédié à la prise en charge des enfants et jeunes des quartiers populaires pendant cet été 2020. Placé sous le signe de la tranquillité publique, ce plan devra mobiliser collectivités et acteurs du contrat de ville dans les domaines de la solidarité, de l'emploi et de la formation, de la culture et du sport. Appelant à des vacances également récréatives, France urbaine demande à l'État de donner aux territoires les moyens techniques et financiers leur permettant d'être réactifs.   

Dans une circulaire du 10 juin 2020, les ministres de l'Intérieur, de la Ville et du Logement ont détaillé aux préfets les mesures du "plan Quartiers d'été 2020". Ce dernier "doit, par son envergure, constituer une incarnation de l'action publique menée en faveur des habitants des quartiers et être un vecteur de tranquillité publique", peut-on lire en préambule.

Ainsi le plan comporte six axes, dont le premier est celui des "vacances apprenantes", centré dans les quartiers essentiellement sur le dispositif "écoles ouvertes" et les séjours en colonies de vacances (voir notre article du 8 juin 2020). Le cahier des charges "colos apprenantes" et le recensement des offres de séjours labellisés sont accessibles sur les sites des ministères de la Cohésion des territoires et de l'Éducation nationale et de la Jeunesse.

Deuxième axe du plan Quartiers d'été : le "renforcement de la présence des services publics et des professionnels de terrain dans les territoires identifiés comme carencés", avec l'ouverture de postes d'adultes-relais et l'appel à candidatures de l'Agence nationale de la cohésion des territoires visant à déployer 30 "bus France services" dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Mobilisation de crédits non-consommés, d'"initiatives existantes" et de financements exceptionnels    

Les axes 3 à 6 portent sur le "rapprochement entre la population et les forces de sécurité", avec un accent à mettre sur "les actions favorisant le passage du permis de conduire", le soutien des associations de solidarité "de grande proximité" (avec une enveloppe de 50.000 euros par département, selon le cahier des charges), la formation et l'emploi et enfin "l'amplification des dispositifs culturels et sportifs dans le respect des règles sanitaires".

D'ici le 30 juin, une "stratégie départementale, le cas échéant déclinée à l'échelle de chaque quartier" doit être élaborée par les préfets avec les collectivités – ce plan "ne pourra se bâtir sans mobiliser les élus" - et les parties prenantes du contrat de ville (sont citées les associations, les conseils citoyens, les bailleurs et les entreprises du paQte, "pacte avec les quartiers pour toutes les entreprises" lancé en 2018). Dans cette stratégie, figureront des "initiatives existantes" des contrats de ville, du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) et du dispositif Ville Vie Vacances. Les préfets se voient demander de "réorienter l'ensemble des crédits non-consommés" ce printemps vers les activités d'été. Les crédits supplémentaires (une enveloppe de 80 millions aurait été fléchée vers les QPV pour les "vacances apprenantes") devant être mobilisés rapidement pour favoriser un "effet levier" sur les autres financements, dont ceux des partenaires.

France urbaine défend le droit à des vacances "vacançantes"

"Les vacances apprennent en général beaucoup, même lorsqu’il n’est pas spécifiquement fait mention d’apprentissages scolaires et pédagogiques", a rappelé France urbaine sur son site le 18 juin 2020. Ainsi, parallèlement au dispositif "Vacances apprenantes" porté par le gouvernement, l'association d'élus "défend aussi le droit à des vacances 'vacançantes', à but essentiellement récréatif et ludique, largement financées jusque-là dans le cadre du dispositif 'Ville Vie Vacances' (VVV)". Une approche dans laquelle s'inscrit le partenariat avec l'Association des maires ruraux de France pour faciliter la rencontre entre l'offre d'accueil disponible dans les communes rurales et les besoins des jeunes urbains (voir notre article du 12 juin 2020).

France urbaine demande par ailleurs à l'État de donner aux territoires la possibilité d'être réactifs "en leur déléguant des capacités financières mais également en gérant les demandes d’agréments de mini-séjours au plus vite, compte tenu des contraintes de locaux et de transports". "Des arbitrages sont en cours pour rendre les enveloppes financières fongibles entre dispositifs, afin de permettre au plus grand nombre de partir en vacances", précise l'association. Réclamée par France urbaine, une "instance nationale de pilotage et de coordination réunissant décideurs nationaux et locaux, financeurs, territoires, fédérations et autres acteurs associatifs (…) se réunira dans les prochains jours et ce, durant tout l’été".