Privatisation d'ADP : les départements franciliens affichent "leurs plus grandes réserves"
Si le projet de privatisation d'ADP (ex-Aéroports de Paris) va à son terme, les sept présidents de départements franciliens se disent à nouveau prêts à participer à sa future gouvernance.
Quatre jours après la présentation du projet de loi Pacte qui fixe les modalités de la privatisation d’ADP (ex-Aéroports de Paris), les sept départements d’Ile-de-France ont renouvelé, jeudi 21 juin, "leur opposition" et "leurs grandes réserves" sur le projet gouvernemental. Il se disent "prêts, si l'État ne renonce pas à se désengager, à participer à la gouvernance future des Aéroports de Paris, afin de conserver une forme de contrôle public de ce groupe". "Cette solution est la seule qui, tout en respectant les nécessités de développement de la plateforme aéroportuaire parisienne et les intérêts des actionnaires minoritaires d'Aéroports de Paris, garantisse dans la durée la prise en compte de l'ensemble des dimensions d'intérêt public qui sont en jeu", justifient-ils dans un communiqué.
Les présidents de départements (Essonne, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise) ont eu la surprise d’apprendre la semaine dernière, que cette privatisation figurerait bien dans Pacte, alors que le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’était engagé au moins d’avril à les revoir avant toute décision. "Dans l'état actuel des choses, le projet traduit avant tout le souci de l'exécutif de récupérer quelques milliards d'euros au détriment d'une vision stratégique de l'intérêt du pays et de la population", font-ils valoir, rappelant que "même aux États-Unis, le contrôle des grandes plateformes aéroportuaires demeure public". Alors ils "demandent solennellement au gouvernement d'associer les grandes collectivités d'Ile-de-France - comme c'est d'ailleurs le cas pour les aéroports de province - à toute solution d'évolution de l'actionnariat du groupe Aéroports de Paris".
Dans un entretien au Parisien, le 19 juin, le président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, avait proposé qu’une partie du produit de la vente soit reversé à la Société du Grand Paris pour accélérer la mise en œuvre du réseau de transport.