Présidentielle : les résultats sous l'angle des intercommunalités
Intercommunalités de France a établi des cartes, inédites, des résultats de l'élection à l'échelle des groupements de communes.
Pour établir la géographie des résultats de la dernière élection présidentielle, les commentateurs ont souvent privilégié une présentation et une lecture des données à l'échelle de chaque département. Certains – on pense à la presse quotidienne régionale – ont pu, ici et là, réaliser des analyses du scrutin en utilisant les résultats électoraux dans telle ou telle commune, voire en s'intéressant aux résultats dans tel ou tel bureau de vote. Ceux qui ont adopté une lecture des données de l'élection du mois dernier à une échelle intermédiaire, celle des 1.254 intercommunalités, sont beaucoup plus rares. Cette analyse, accompagnée de cartes, existe : Intercommunalités de France (ex-AdCF) l'a menée pour les deux tours de scrutin (voir liens ci-dessous).
Pour le premier tour, elle fait ressortir que Marine Le Pen est arrivée en tête dans 58% des intercommunalités. La proportion des intercommunalités ayant placé Emmanuel Macron à la première place est de 35%. Pour Jean-Luc Mélenchon, elle s'établit à 8%. "Positionnée en défenseuse de la ruralité", Marine Le Pen arrive en tête dans 64% des 992 communautés de communes, détaille Intercommunalités de France. La candidate du Rassemblement national a fait ses moins bons scores dans les 21 métropoles : elle y a recueilli 15,2% des voix. Les électeurs de ces intercommunalités lui ont préféré Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, en donnant un petit avantage au premier (29,6 % des voix, contre 28,5 %).
Au second tour, c'est encore dans les communautés de communes que Marine Le Pen a obtenu ses meilleurs scores. Les électeurs de ces intercommunalités, à dominante rurale, lui ont accordé 48% des voix. A l'inverse, seulement 30% des suffrages lui sont revenus dans les métropoles.
"Il semble tentant d’opposer le vote des 'villes' au vote des 'champs', écrit Intercommunalités de France. Mais, ajoute l'association, il ne faut pas oublier que "derrière le lieu de vie se cachent d’autres variables explicatives comme le niveau de diplôme ou la catégorie socio-professionnelle".
L'association présente aussi des cartes de l'abstention, qui, par rapport à 2017, progresse dans la quasi-totalité des intercommunalités.