Biodiversité - Préservation des zones humides : le plan national est prêt
Le 1er février, à l'occasion d'un déplacement dans le Maine-et-Loire, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a dévoilé un plan national en faveur des zones humides. Elaboré par un groupe de travail lancé il y a un an et qui continuera à se réunir chaque année pour en assurer le suivi, il devra s'articuler avec les stratégies existantes en matière de protection de la ressource en eau (directive cadre sur l'eau, politique agricole commune) et de la biodiversité (directives Oiseaux et Habitats, stratégie pour la création d'aires protégées). Il s'ajoute donc aux aides et actions habituellement déployées dans un cadre agricole en apportant sa spécificité. Soit, en premier lieu, un budget de 20 millions d'euros sur trois ans. Mais aussi une petite trentaine d'actions dédiées "qui seront engagées dès cette année et incluent le lancement d'un parc national de zone humide, un appel à projets pour l'acquisition et la gestion de zones humides participant à la lutte contre les inondations doté de 10 millions d'euros, la proposition de dix nouveaux sites Ramsar en 2010, le lancement d'une mission d'inspection d'ici fin juillet pour améliorer les dispositifs d'aide de l'agriculture dans les zones humides, et l'ouverture d'un portail internet sur les zones humides". Plus globalement, ces actions visent à favoriser dans ces zones fragiles le déploiement de bonnes pratiques "notamment agricoles".
Côté collectivités, l'élaboration de ce plan a permis de faire l'état des lieux des actions déjà menées. "Elles et leurs groupements en mènent de très nombreuses et sont devenues des acteurs incontournables : responsabilité des communes dans le domaine de l'urbanisme, action des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) en faveur des zones humides, rôle des conseils généraux à travers la taxe sur les espaces naturels sensibles, des conseils régionaux avec la mise en place de la trame verte et bleue, etc.", reconnaît ce plan. Dans les collectivités d'Outre-mer également, il relève que des collectivités ont d'ores et déjà été appuyées "dans leurs projets d'appui international concernant la préservation des zones humides". Reste que, selon Chantal Jouanno, ces zones ont malgré cela "été trop longtemps oubliées de nos politiques en faveur de la biodiversité, si bien qu'elles sont aujourd'hui parmi les milieux naturels les plus dégradés et les plus menacés, tant en terme de surface qu'en terme d'état de conservation. Les situations les plus préoccupantes concernent les prairies humides, les tourbières, les landes humides, les annexes alluviales, qui jouent un rôle majeur dans la réduction du risque inondation, mais aussi pour la biodiversité, la restauration de la qualité des eaux et le stockage du carbone".
Morgan Boëdec / Victoires-Editions