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Transports - Près de la moitié des automobilistes ne se sentent pas en sécurité sur les routes nationales et départementales

Près de la moitié des automobilistes - 41% très précisément - se sentent en insécurité sur les routes nationales et départementales, selon le baromètre 2016* de l'association Axa Prévention sur les comportements au volant, paru mardi 19 avril. Interrogés pour la première fois à propos de leur ressenti sur les différents réseaux routiers, les sondés affirment ne pas se sentir en confiance sur ces routes d'abord en raison du comportement des autres conducteurs (86%). Certains automobilistes reconnaissent ne pas respecter les limitations de vitesse : 32% disent préférer adapter leur vitesse à celle des autres plutôt que de s'en tenir aux 90 km/h autorisés, et 25% confient rouler plutôt à 120 ou 130 km/h.
Mais les personnes interrogées pointent aussi le manque d'entretien des infrastructures (59%) et la mauvaise signalisation des zones dangereuses (30%) sur ces routes, qui constituent plus de 387.000 km (plus de 9.000 km de routes nationales et environ 378.000 km de départementales) sur le million qui jalonne la France.
Pour 47% des sondés, ce sentiment d'insécurité est également présent en ville "en raison d'un trafic dense et des prises de risques liées à l'engorgement urbain". Toutefois, "pour la première fois", note Axa Prévention, certaines mauvaises pratiques de conduite urbaine s'améliorent légèrement : 39% disent conduire à 65 km/h, contre 44% en 2014, 47% doublent ou tournent sans mettre leur clignotant (contre 50%) et 75% ne s'arrêtent pas au feu orange (contre 78%).
Les autoroutes suscitent, elles, moins d'inquiétude. Seules 13% des personnes interrogées s'y sentent en insécurité, même si des pratiques à risque perdurent : 14% des conducteurs affirment rouler à 160-170 km/h (-5 points par rapport à 2014), 21% reconnaissent doubler par la droite (-2 points) et 33% disent conduire sans pause durant 4 ou 5 heures d'affilée (-2 points).
De manière générale, certains comportements à risques sont en recul. Le nombre de personnes admettant prendre le volant après avoir consommé deux verres d'alcool est en baisse (28% contre 23% en 2014), comme celui de ceux qui déclarent conduire après avoir consommé quatre ou cinq verres (4% contre 6%). L'usage du téléphone au volant est également en recul : 30% disent téléphoner en conduisant contre 38% l'an dernier, et 15% consultent ou envoient des SMS, contre 23% un an plus tôt.
Cette étude est publiée alors que le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse en 2014 pour la première fois après douze ans de baisse, a de nouveau augmenté en 2015 (3.464 tués, +2,4% par rapport à l'année précédente).


Anne Lenormand avec AFP


*Etude réalisée par l'institut TNS Sofres par interviews téléphoniques du 18 décembre 2015 au 5 janvier 2016 auprès d'un échantillon représentatif de 1.543 automobilistes.