Tourisme / Economie - Près de 140.000 emplois dépendent directement ou indirectement du ski
L'observatoire de Domaines skiables de France (DSF) - la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables - publie ses "Indicateurs et analyses 2014". Cette compilation de données statistiques dresse le portrait d'un secteur qui résiste plutôt bien à la crise. Même si elle a perdu cette année sa place de première destination mondiale de ski - un recul que DSF impute à l'abandon de la réforme du calendrier scolaire (voir notre article ci-contre du 17 octobre 2014) -, la France affiche, pour la saison 2013-2014, un total de 55,3 millions de journées-skieur vendues, juste derrière les Etats-Unis (56,2 millions), mais devant l'Autriche (50,8 millions). Cette descente sur la deuxième marche du podium s'explique par une saison 2013-2014 en demi-teinte, avec une fréquentation en recul de 1%, recouvrant toutefois de très forts écarts géographiques : + 3% en Haute-Savoie, mais - 36% dans les Vosges.
250 stations dans six massifs, mais une activité fortement concentrée
Même s'il ne représente qu'une petite fraction de l'activité touristique, le secteur des sports d'hiver - 250 stations réparties sur six massifs - est très loin d'être négligeable. Le nombre de salariés est certes limité - 18.000 permanents et saisonniers (respectivement 20% et 80% des effectifs) -, mais plus de 120.000 emplois supplémentaires dépendent directement de l'ouverture du domaine skiable : commerces, hébergement, écoles de ski, services en stations... Ces emplois sont fortement concentrés, puisque 90.000 d'entre eux se situent dans les Alpes du Nord, contre 15.000 dans les Alpes du Sud, 10.000 dans les Pyrénées et 5.000 dans les Vosges, le Jura et le Massif Central.
Des écarts logiques, puisqu'ils correspondent à la concentration de l'activité. A elles seules, la Savoie (38,7%) et la Haute-Savoie (22,5%) représentent 61% du nombre de journées-skieur, suivies par les Alpes du Sud (15%), Isère-Drôme (9,6%) et les Pyrénées (9%).
Deux milliards d'euros annuels de recettes d'exportation
En termes économiques, l'activité des sports d'hiver se caractérise également par son ouverture sur l'extérieur. Si 68% des skieurs sont français, 32% viennent en revanche de l'étranger, principalement de pays européens avec en tête les Britanniques (12%), les Belges (5%) et les Hollandais (4%). Selon DSF, l'apport des stations aux exportations commerciales françaises s'élève ainsi à deux milliards d'euros. Toujours en termes économiques, les domaines skiables français concentrent environ 300 millions d'euros d'investissements annuels, répartis principalement dans les remontées mécaniques neuves (47%), la neige de culture et les retenues (15%), les modifications, entretiens et grandes inspections des remontées mécaniques (12%) et les engins de damage (10%).
Enfin, Domaines skiables de France profite de la publication de ces données statistiques pour se livrer à un petit plaidoyer pro domo. L'association rappelle ainsi que le forfait français est "le moins cher au monde" (- 11% par rapport au forfait autrichien et - 17% par rapport au forfait suisse). De même, en vingt ans, la neige de culture - "indispensable au maintien de l'activité économique" - a réduit d'un facteur trois l'exposition des domaines skiables à l'aléa climatique. Avec 21% des domaines skiables couverts par l'utilisation de neige de culture, elle reste toutefois moins répandue qu'en Autriche (62%) ou en Italie (70%).