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Social - Première diminution du nombre d'allocataires du RSA depuis sa création

C'est un symbole, mais pas vraiment une surprise : dans la dernière livraison de "RSA Conjoncture", la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) fait état d'une baisse du nombre d'allocataires du RSA au 30 juin 2016. Leur nombre (France entière) passe en effet de 1,895 million à la fin juin 2015 à 1,871 million à la fin juin 2016, soit un recul de 1,2%.
Ce chiffre est hautement symbolique, car il s'agit de la première diminution du nombre de bénéficiaires de cette prestation, depuis sa création en 2008. Elle n'est pas pour autant une surprise, car les effectifs d'allocataires étaient déjà entrés dans une phase de décélération depuis plus d'un an, avec en particulier un coup de frein significatif au premier trimestre 2016. Ces résultats, qui valent pour les ressortissants du régime général, contrastent avec la situation des ressortissants de la MSA, confrontée à l'impact d'une crise agricole de grande ampleur (voir ci-contre notre article de ce jour consacré à ces données de la MSA).

Stabilité des flux financiers

La baisse concerne les bénéficiaires du RSA sans majoration pour isolement (1,641 million, -0,9%), comme ceux du RSA majoré (230.000, -4%). En termes budgétaires, les CAF ont versé - pour le compte des départements - 5,26 milliards d'euros au titre du RSA socle depuis le début de l'année 2016, soit "une relative stabilité par rapport au second semestre 2015".
Comme d'habitude, la Cnaf ne donne pas d'explication sur les raisons de cette évolution. On peut toutefois penser que la - relative - stabilisation du marché de l'emploi n'y est pas étrangère. Seule information avancée par la Cnaf : le flux externe (solde net des entrées et des sorties entre le RSA socle et toutes les autres situations : nouvelle demande, droits suspendus, perception d'une autre prestation, d'indemnités chômage ou toute autre situation) enregistre une nette diminution aux premier et deuxième trimestre 2016 par rapport aux deux trimestres précédents, ce qui peut se comprendre comme une diminution de la demande. Les politiques d'insertion que certains départements tentent actuellement de remsucler - même si d'autres voix regrettent au contraire la baisse des crédits d'insertion sur bon nombre de territoires départementaux - peuvent évidemment aussi contribuer à expliquer la courbe qui commence à se dessiner.
De même, le flux interne (solde net des entrées et des sorties entre le RSA socle et le RSA activité seul ou la prime d'activité à partir de mars 2016) connaît une forte baisse sur les deux premiers trimestres de l'année.