Pour l'Enseignement catholique, la liberté de recrutement est non négociable
Dans sa dernière lettre d'information, l'Enseignement catholique revient sur un entretien que son secrétaire général Philippe Delorme a récemment accordé au Nouvel Obs et dans lequel il déclare que la liberté de recrutement des élèves au sein de ses établissements est "non négociable".
Cette posture fait suite à la publication des indicateurs de position sociale (IPS) des lycées indiquant, après qu'un constat identique avait été fait pour les classes de CM2 et de collège, que l'IPS moyen des lycées publics était de 99,56 en 2021/2022 et celui des lycées privés de 112,58. Sur ce thème, Pap Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale, avait déclaré que l’enseignement privé sous contrat devrait apporter sa contribution à l'effort en faveur de la mixité sociale à l'école (lire notre article du 12 janvier).
Philippe Delorme affirme partager la volonté d’accroître la mixité sociale, mais ajoute qu'"en ce qui concerne la scolarité obligatoire, l’IPS moyen du privé se situe légèrement au-dessus de 110, cela témoigne d’un vrai mélange de populations reflétant la pluralité de la société française".
Pour Philippe Delorme, le problème de la France n’est pas donc qu’il y ait du privé à 110 d’IPS, "mais qu’il y ait des établissements publics très ségrégués à 80 d’IPS, voire beaucoup moins". Il met donc en cause les "faillites de la politique de la ville" et les "problèmes d’organisation de l’Éducation nationale qui ont pu aboutir à la constitution de ces ghettos". Il refuse ainsi tout quota ou intégration dans la carte scolaire qui entraverait la liberté d’enseignement. Une solution qu'il qualifie de "punitive".
Philippe Delorme souligne par ailleurs que les politiques sociales des collectivités locales continuent bien trop souvent d’exclure les familles modestes de l’Enseignement catholique.