Pour atteindre le plein-emploi, Olivier Dussopt promet des moyens en accompagnement comme en formation
Le ministre Olivier Dussopt assure que des montants "extrêmement significatifs" seront consacrés à la formation des demandeurs d’emploi dans le cadre des pactes régionaux, en plus des investissements à consacrer aux bénéficiaires du RSA.
"L'objectif du plein-emploi est atteignable et il est même plus proche que jamais." Indifférent aux prévisions économiques plus pessimistes pour 2023, le ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt, demeure optimiste sur la baisse du taux de chômage à 5%. Une cible qui exige de créer 800.000 emplois supplémentaires, a-t-il indiqué à l'occasion d'une conférence de presse dressant le bilan de sa première année d'exercice, ce mardi 23 mai. Encore faut-il aussi réduire le "halo" du chômage, qui comprend les personnes souhaitant retrouver un emploi mais n'étant pas immédiatement disponibles. Auquel cas c'est un total de 1,3 million d'emplois supplémentaires qu'il faudrait créer.
Plan d’investissement dans les compétences : des montants "extrêmement significatifs"
Pour atteindre ces ambitions, le ministre du Travail a rappelé que la formation professionnelle augmente les chances de retour à l’emploi des chômeurs, dont ceux de longue durée. "À partir du mois de juin, je discuterai avec les régions du renouvellement du PIC, sur des montants extrêmement significatifs", a-t-il déclaré.
Le volume du prochain plan, qui sera pluriannuel, fait actuellement l'objet de discussions avec Bercy. Pour l'heure, Olivier Dussopt n'indique pas de cible en termes de nombre de personnes formées. Concernant le contenu du plan, il fait valoir plusieurs priorités : la lutte contre l'illettrisme, les formations ciblées vers des métiers en tension en lien avec les transitions numérique et écologique, ainsi que les sessions se tenant exclusivement à distance qui passeront par les marchés publics de Pôle emploi.
Les 15 à 20 heures d’activités, un "objectif"
Le plan formation sera déconnecté de la réforme visant à mettre en place France Travail (voir notre article du 19 avril). Le projet de loi devrait être présenté au cours "des prochaines semaines".
Sur l’enjeu clé des moyens supplémentaires qui seront dédiés à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, le ministre a rappelé l’estimation des coûts issue du rapport Guilluy, selon lequel il va falloir y consacrer entre 2,3 à 2,7 milliards d'euros entre 2024 et 2026. Un "investissement", selon Olivier Dussopt, qui souligne que des effectifs au sein de Pôle emploi pourraient être mobilisables compte-tenu de la baisse du chômage.
Alors que l'obligation des 15 à 20 heures hebdomadaires d'accompagnement est déjà en vigueur dans le cadre du contrat d’engagement jeune (voir notre article du 3 mai), Olivier Dussopt a précisé que l’extension de cette intensité d’accompagnement aux bénéficiaires du RSA ne constituera qu'un "objectif". "Les 15 à 20 heures ne seront pas inscrits dans la loi", a-t-il assuré, et "la loi précisera le caractère personnalisé des parcours". Il s’agit en effet de tenir compte, par exemple, des situations particulières des familles monoparentales, qui peuvent se heurter à l'absence de solutions de garde pour reprendre un emploi ou une formation. L’offre raisonnable d’emploi fera aussi l’objet d’un travail spécifique s’agissant des bénéficiaires du RSA. Elle sera définie en tenant compte du secteur d’activité visé ainsi que des capacités des personnes à se déplacer.
Un deuxième appel à projets destiné à l’accompagnement des jeunes en rupture dans le cadre du contrat d’engagement jeune sera par ailleurs lancé, a aussi annoncé Olivier Dussopt.
Le sujet préoccupe les organismes de formation depuis la fin de l’année dernière et divise les partenaires sociaux à la recherche de la bonne régulation du CPF. Afin de dégager des économies, la piste d’un reste à charge à payer pour bénéficier du compte personnel de formation "fait partie des possibilités", a reconnu Olivier Dussopt lors de la conférence, "mais avec une volonté de prévoir des exonérations". |