Pollution de l'air à l’école : Santé publique France publie des chiffres accablants sur l’asthme
"Près de 30.000 cas d’asthme seraient évitables chaque année chez les enfants de 6 à 11 ans par une réduction des expositions au formaldéhyde via des actions d’aération-ventilation de l’air et près de 12.000 cas de sifflements en éradiquant la présence des moisissures visibles dans les salles de classe", selon Santé publique France (SPF), qui vient de publier, ce 30 janvier, les résultats de la première évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS) de la pollution de l’air dans les écoles élémentaires. Les données issues de la campagne nationale menée entre 2013 et 2017 par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) révélaient déjà la présence de divers polluants ainsi qu’un mauvais renouvellement de l’air dans les salles de classe.
Ces travaux inédits confirment "l'intérêt de poursuivre les actions d'amélioration de la qualité de l'air des salles de classe et de maintenir les gestes d'aération/ventilation au-delà de la crise sanitaire", souligne SPF dans son communiqué. Cela semble d’autant plus important au vu des campagnes de rénovation énergétique du bâti scolaire projetées "afin que les enjeux de QAI [qualité de l’air intérieur] soient intégrés", insiste l'étude. La démarche pourrait donc être dupliquée à l’échelon local, et permettre ainsi "de fournir aux collectivités des estimations plus fines, utiles à l’action territoriale".
Les échanges réalisés ont d’ailleurs mis en évidence "le besoin d’une meilleure prise de conscience des acteurs, notamment ceux directement impliqués par la gestion de ces structures (personnels et élus des collectivités, personnels de l’éducation…)". Les collectivités peuvent par exemple privilégier l’achat de produits peu émissifs en imposant notamment des critères environnementaux et sanitaires dans leurs marchés. L’entretien des systèmes de ventilation et les gestes d’aération, comme le déploiement de capteurs de CO2, sont également des leviers d’actions importants pour améliorer la qualité de l’air des salles de classe. Un grand plan de purification de l’air dans les écoles, et dans tous les bâtiments publics, avait été promis par Emmanuel Macron en avril 2022. Une mesure jugée indispensable par un collectif de soignants, qui fin septembre avait appelé, dans une tribune, le président de la République à tenir cette promesse de campagne.
Un deuxième rapport de SPF est attendu de façon à compléter ces premiers résultats. Il devrait aussi s’intéresser aux bénéfices d'une réduction de l'exposition aux polluants issus du trafic routier présent à proximité des établissements scolaires – en considérant le dioxyde d'azote (NO2) comme marqueur de cette pollution – sur l'asthme de l’enfant.