Politique de la ville : Sabrina Agresti-Roubache souhaite faire revenir l'investissement privé dans les quartiers
La secrétaire d'État chargée de la ville, Sabrina Agresti-Roubache, souhaite que les nouveaux contrats de ville s'ouvrent davantage à l'investissement privé et veut revoir le dispositif des "zones franches urbaines".
Sur les 640 millions d'euros de budget prévus en 2024 pour la Ville, Bercy a annoncé une coupe de 49 millions qui nécessitera 16 millions d'euros d'économies si l'on tient compte des 33 millions de crédits mis en réserve. "Certains dispositifs ont de la trésorerie et on peut donc diminuer les versements qui étaient prévus sans remettre en cause les actions portées, mais je sanctuarise les programmes de rénovation urbaine et les contrats de ville", a indiqué à l'AFP Sabrina Agresti-Roubache.
Les nouveaux contrats de ville, qui définissent les orientations de la politique de la ville dans les 1.362 quartiers prioritaires (QPV) de métropole jusqu'en 2030, doivent être signés entre préfectures et collectivités d'ici au 31 mars. Une instruction sur la gouvernance de ces contrats a été diffusée en janvier (voir notre article). Leur budget sera augmenté de 4 millions d'euros, à 432,5 millions, pour tenir compte de l'arrivée de 240.000 habitants supplémentaires dans le nouveau zonage des QPV entré en vigueur au 1er janvier dernier.
"Les contrats de ville pourront être signés avec l'ensemble des forces en présence sur le territoire et notamment les acteurs privés. J'ai souhaité un volet investissement pour faire rentrer le privé aussi dans les quartiers prioritaires", a indiqué la secrétaire d'État.
Le gouvernement va également présenter un projet de loi d'ici la fin de l'année pour revoir le dispositif des zones franches urbaines (ZFU), créé en 1996, qui prévoit des exonérations fiscales pour les entreprises installées dans ces zones. "Seuls 187 des 1.362 QPV sont couverts par des ZFU. J'estime que ce n'est pas satisfaisant et qu'il faut revoir absolument tous leurs critères, notamment de zonage, pour inciter à l'implantation d'entreprises dans les QPV", a déclaré Sabrina Agresti-Roubache.
La secrétaire d'État compte par ailleurs professionnaliser le dispositif de médiation des "adultes relais", doté de 98 millions d'euros, pour former les médiateurs à la lutte contre la radicalisation, les dérives sectaires et à la prévention de la délinquance. En sachant qu'une proposition de loi sur la médiation sociale a été adoptée fin janvier à l'Assemblée (voir notre article).
Le programme des "cités éducatives", doté en 2023 de 69 millions d'euros pour renforcer la prise en charge éducative des élèves et des jeunes, va par ailleurs augmenter jusqu'à 29 millions en 2024 pour permettre leur généralisation - laquelle avait été officialisée lors du dernier comité interministériel des villes, en octobre (voir notre article).
Côté associatif, une enveloppe de 10 millions d'euros par an sera également débloquée pour 2024-2026 à condition de soutenir des projets "d'envergure nationale" notamment dans la transition écologique, l'alimentation, le sport ou la culture.