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Sécurité - Police municipale : les syndicats interpellent Manuel Valls

C'est sur fond de polémique marseillaise que les policiers municipaux font leur rentrée. Des syndicats qui s'étonnent de n'avoir toujours pas été reçus à Beauvau malgré les bonnes intentions affichées par Manuel Valls lors de son audition du 12 juillet par la commission des lois de l'Assemblée nationale. L'ancien maire d'Evry avait alors déclaré accorder "une grande importance aux relations avec les polices municipales", confirmant le rôle de "pivot" du maire en la matière. "J'entends travailler avec vous aussi bien sur la question de la vidéoprotection que sur le rôle des polices municipales", avait ajouté le ministre, là où les syndicats sont en attente d'une véritable doctrine d'emploi.
"Voilà c'est fait, les 100 jours sont passés et le ministère de l'Intérieur ne semble pas avoir dérogé à la règle qui consiste à recevoir tous les syndicats des forces de sécurité exceptés ceux de la police municipale !", maugrée ainsi le SNPM-FO.
Plusieurs chantiers avaient été laissés sur la table par le prédécesseur de Manuel Valls, Claude Guéant, à commencer par la réforme statutaire de la police municipale, suite à l'accord trouvé par l'Etat, les maires et les syndicats au sein de la Commission consultative des polices municipales (CCPM), le 27 mars 2012, après plus de deux ans de discussions. La question de l'armement doit aussi être tranchée, dans un débat plus large sur la doctrine de l'emploi des polices municipales, sorte de catalogue de leurs missions et de leurs moyens. La création d'une inspection générale de la police municipale est aussi à l'ordre du jour...
"Le ministre de l'Intérieur n'a pas fait un pas en direction de ces 20.000 fonctionnaires territoriaux au service de la sécurité des Français", accuse la FA-FPT, dans un communiqué du 3 septembre. De fait, le décret sur la réforme statutaire n'est toujours pas à l'ordre du jour du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) pour les deux mois à venir.
Quant aux autres sujets en suspens, le président de la CCPM, le maire de Nice, Christian Estrosi, a eu l'occasion de s'en entretenir avec le ministre, le 29 août, lors d'un échange consacré à la mise en place des zones de sécurité prioritaire. La commission "devrait reprendre ses travaux à la rentrée de septembre", indique la mairie de Nice. Elle pourra en tout cas s'appuyer sur les travaux des sénateurs René Vandierendonck et François Pillet qui remettront un rapport à la commission des lois du Sénat, sans doute fin septembre.
La polémique marseillaise, qui oppose depuis quelques jours le ministre de l'Intérieur au maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, est l'occasion pour les syndicats pro-armement, majoritaires au sein de la CCPM, de relancer le débat. "S'il est vrai que les policiers municipaux n'ont pas vocation à lutter contre la grande délinquance, ils sont néanmoins susceptibles de s'y trouver confrontés tous les jours sur la voie publique", rappelle la FA-FPT, en réponse aux récents propos du maire de Marseille. "Ce n'est pas avec pour seuls moyens des flash-balls et des tasers que [les] policiers municipaux seront à même de remplir leurs missions", ironise le syndicat.
Aujourd'hui, 40% des polices municipales sont armées. L'AMF, elle, est favorable au statu quo, à savoir un armement sur demande motivée du maire, après autorisation du préfet.