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Sécurité - Police municipale : l'AMF demande des gilets pare-balles mais refuse la généralisation de l'armement

Une délégation de l'Association des maires de France (AMF) s'est rendue vendredi auprès du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour demander des mesures de protection à l'égard des policiers municipaux, une semaine après la mort de Clarissa Jean-Philippe, tuée à Montrouge le 8 janvier par Amédy Coulibaly.
François Baroin, le président de l'AMF, accompagné du député-maire de Nice Christian Estrosi (UMP), et du député-maire de Sarcelles François Pupponi (PS), a demandé que les policiers municipaux équipés d'armes de poing soient équipés de gilets pare-balles. Des gilets qui pourraient être cofinancés par l'Etat "de façon pérenne", réclament les élus.
En revanche, malgré la demande insistante de la plupart des syndicats, l'AMF est restée sur sa position : l'armement "doit rester conditionné par la demande du maire, en fonction des missions exercées, des lieux et des horaires d'intervention, et soumis à l'approbation du préfet". "L'équipement en armes de poing ne peut en effet se décréter, et surtout pas dans l'urgence car il suppose, pour le moins, une formation préalable des agents et une organisation appropriée", précise l'association, dans un communiqué diffusé à l'issue de cette réunion.
L'AMF demande par ailleurs à l'Etat de "généraliser les communications opérationnelles entre la police ou la gendarmerie nationales et les polices municipales", dans le cadre de conventions de coordination avec les forces de l'ordre. Selon la Fédération CGT des services publics, une douzaines de postes de polices municipale seulement sont équipés de ce type de matériel !

Une réunion prochaine à Beauvau entre l'AMF et les syndicats

Le maire de Nice est allé plus loin, ce vendredi sur France-Info en demandant que les policiers municipaux puissent "contrôler les identités à titre préventif lorsqu'ils ont un soupçon de menace, au même titre que la police nationale".
Sur la question de l'armement, la position de l'AMF ne diffère pas de celle du député-maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy dans son rapport sur la lutte contre l'insécurité sur tout le territoire, du 22 octobre. Mais elle va à l'encontre de celle de la plupart des syndicats qui étaient reçus par Michel Lalande, le directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve, jeudi. "Il y a eu l'après-Aurélie Fouquet (une autre policière municipale tuée en service en 2010) qui n'a généré que des déceptions, nous préparons maintenant l'après-Clarissa Jean-Philippe. Nous n'accepterons plus d'être les laissés-pour-compte de la République", souligne la FA-FPT, dans un communiqué du 16 janvier. "Nous avons accepté notre part de risque en choisissant ce métier, il est temps de nous donner les moyens de les affronter."
Une réunion se tiendra prochainement au ministère de l'Intérieur avec l'AMF et les syndicats pour mettre à plat ces sujets. Maires et syndicats se retrouveront pour mettre en garde contre un désengagement de l'Etat. "Le développement et le renforcement des polices municipales ne doit pas se traduire par le désengagement des forces de police et de gendarmerie nationales sur le terrain", avertit l'AMF. "Les transferts de missions des forces étatiques vers nous doivent cesser", a pour sa part insisté la CGT, jeudi, auprès du préfet Lalande. "Dans le même temps, les baisses drastiques de moyens financiers aux collectivités territoriales par l'Etat, doivent être suspendues."
 

 

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