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Rénovation urbaine - PNRU : "Les objectifs pourraient être atteints en 2013"

"Le travail de transformation des quartiers fait par l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) devient visible. Nous avons rattrapé le retard observé les premières années. A fin 2008, 52.000 logements ont été démolis, 19.000 ont été reconstruits, 81.500 ont été réhabilités et 49.000 résidentialisés." La rénovation urbaine constitue ainsi "l’un des principaux résultats positifs du rapport annuel de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus)", a estimé Fadela Amara le lundi 30 novembre. Un rapport qui comprend peu de chiffres nouveaux mais permet de faire le point sur l'avancée du programme de rénovation urbaine en pleine discussion budgétaire.

Les bailleurs sociaux, premiers contributeurs du PNRU

Le Programme national de rénovation urbaine (PNRU) concerne 493 quartiers, dont 354 classés en zone urbaine sensible. Au 31 décembre 2008, 34 milliards de travaux ont été programmés dans ces quartiers pour la période 2004-2013, dont 10 milliards d’euros de subventions Anru. Ces 10 milliards d’euros de subventions se répartissent en 6,4 milliards pour le logement social (démolition, reconstruction, réhabilitation, résidentialisation) et 3 milliards pour les "espaces publics et la diversification fonctionnelle" (aménagement, équipement). Le reste se répartissant entre l’ingénierie et les interventions sur le parc privé.
Les subventions Anru représentent 30% du total des sommes programmées à fin 2008. Elles sont principalement utilisées pour la démolition de logements (84% des sommes programmées), beaucoup moins pour la reconstruction de l’offre (14% des sommes programmées), la réhabilitation (24% des sommes programmées) ou l’aménagement (36% des sommes programmées). Les autres financeurs sont les bailleurs sociaux – qui sont avec 42% du total les premiers contributeurs du PNRU- puis principalement les collectivités territoriales (21% du total).

Les objectifs du programme atteints en 2013 ?

L’observatoire constate que, fin 2008, la mise en œuvre financière du programme est en retard : sur les 34 milliards programmés, seuls 11,5 milliards sont réellement engagés. Sur les 10 milliards de subventions Anru programmés, seuls 3,6 milliards sont engagés. Et seulement 1,3 milliard sont effectivement payés. Ces chiffres, qui peuvent paraître modestes, masquent cependant un redressement en 2008. L’observatoire estime que "si l’on fait l’hypothèse d’un maintien des volumes d’engagements constatés en 2008, les objectifs de la programmation 2004-2013 pourraient être effectivement atteints en 2013". Sur les reconstructions, le nombre de logements effectivement livrés reste faible par rapport aux objectifs de 2013 : au 31 décembre 2008, 52.000 logements ont été effectivement détruits (objectif : 123.000 en 2013), mais seulement 18.000 logements ont été reconstruits (objectif : 117.000 en 2013). Un écart qui ne manque pas de poser problème dans les quartiers concernés.

 

Xavier Darcos va réaffirmer les engagements de "l'ensemble des partenaires"

"Le financement n’a pas lieu de vous inquiéter, l’Anru aura les moyens d’assumer les dépenses de 2009, 2010 et 2011", avait déclaré Pierre Sallenave le jeudi 19 novembre lors du Congrès des maires. Le directeur de l’Anru s’est en effet félicité de l’accélération des délais de paiement et de l'amélioration de la situation financière de l’agence. "Les perspectives sont saines sur les deux années qui viennent, nous avons 600 millions en caisse qui permettent de voir venir tranquillement." Sur l’après 2012, il s’était montré confiant, jugeant impossible "même si on le souhaitait", d’arrêter "une vraie mécanique en marche". Cet optimisme sera-t-il partagé par l’ensemble des participants du conseil d’administration de l’agence prévu ce 2 décembre ? Xavier Darcos a promis lors de la remise du rapport de l’Onzus, qu’il "réaffirmera, à cette occasion, les engagements de l’ensemble de nos partenaires dans ce domaine". Le ministre sera en effet en difficulté pour réaffirmer les engagements de l'Etat en la matière : depuis le financement de l'agence par le 1%, celui-ci n'assume plus - hors plan de relance - que les frais de fonctionnement de l'agence. C'est donc uniquement le montant de ces frais qui sera discuté vendredi 4 décembre au Sénat lors de l'examen des crédits de la mission "Ville logement" pour 2010.  

Hélène Lemesle