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Sport/Politique de la ville - Plus de sport et de service civique pour les jeunes des quartiers populaires

La ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Valérie Fourneyron et le ministre délégué chargé de la Ville François Lamy ont signé le 4 avril, dans le quartier politique de la ville de la Grand'Mare à Rouen, la première convention triennale d'objectifs entre ministères en faveur des quartiers populaires, comme l'avait souhaité Jean-Marc Ayrault dans sa circulaire du 30 novembre dernier (voir notre article du 5 décembre 2012) .
Permettre aux jeunes des quartiers populaires un meilleur accès aux installations sportives, aux clubs et à la pratique d'un sport individuel, mais aussi les informer et les  motiver quant aux possibilités qu'offre le service civique, tout en simplifiant les lourdes procédures auxquelles sont confrontées les associations des quartiers politique de la ville tels sont  les objectifs de cette convention. Une convention pour le moins décevante, sans les objectifs chiffrés auxquels on pouvait s'attendre, et avec encore moins d'engagement financier.

Garantir l'égalité d'accès à une pratique sportive pour tous les jeunes

Partant du constat que l'accès aux activités physiques et sportives des habitants des quartiers se caractérise par de fortes inégalités que ce soit en matière d'équipements sportifs (dans les ZUS, 20 équipements pour 10.000 habitants, 35 dans les aires urbaines), de diversité des sports proposés ou d'accès aux clubs (le taux de licences en ZUS est largement inférieur à la moyenne nationale), les deux ministres se sont engagés à pallier les manques en exerçant un "meilleur ciblage des moyens de droits communs" du ministère des Sports en faveur de ces jeunes.
Pour la traduction concrète de ce ciblage, il faudra attendre l'année prochaine. La convention se contente d'annoncer que "le Centre national pour le développement du sport mettra en place en 2014 de nouveaux critères d'attribution de ses subventions d'équipement ou de fonctionnement permettant de concentrer les moyens vers les territoires sous dotés ou les publics connaissant le plus de difficultés pour accéder à la pratique sportive, tels que les territoires de la politique de la ville". L'objectif consiste à "faire progresser" le nombre de licenciés dans les quartiers prioritaires en encourageant la diversification des pratiques sportives, en favorisant l'implantation des fédérations omnisports dans les quartiers de la politique de la ville et en poursuivant le développement de la mixité dans les pratiques sportives dans les quartiers. Le ministère chargé des Sports s'engage également à valoriser les pratiques sportives issues des quartiers de la politique de la ville, ainsi que l'activité physique et sportive comme facteur de santé au sein de la politique de la Ville. Le tout, rappelons-le, sans aucun objectif chiffré...

Service civique : un objectif de 7.500 jeunes des quartiers en 2013

Le second objectif de la convention est de "Territorialiser les politiques en faveur de la jeunesse et renforcer l'engagement des jeunes en promouvant le service civique". Ainsi, sur les 30.000 jeunes que le gouvernement souhaite voir engagés dans un service civique en 2013, 25% d'entre eux devraient venir des quartiers populaires (combien sont-ils aujourd'hui, la convention ne le dit pas). 
Plusieurs propositions sont avancées. Le ministère du Sport, de la Jeunesse et de la Vie associative s'engage, avec l'appui de son opérateur chargé du service civique : à augmenter le nombre de missions proposées au profit des quartiers prioritaires, à proposer des contrats aux jeunes décrocheurs et non diplômés des quartiers populaires, et à augmenter le nombre de jeunes des quartiers de la politique de la ville effectuant une mobilité internationale.

Faciliter le travail des associations de quartiers

"Parce les associations de proximité contribuent à préserver le lien social dans les quartiers de la politique de la ville", et "parce qu'elles agissent dans des champs diversifiés tels que accompagnement vers l'emploi, soutien scolaire, animation sportive et culturelle, accès aux droits", et qu'elles perdent un temps précieux dans des règlements administratifs, les ministres s'engagent à mettre les moyens en oeuvre pour simplifier la vie de ces fourmis essentielles. "Les procédures qui leur sont imposées seront simplifiées pour leur permettre de consacrer l'essentiel de leur énergie à l'action de terrain, et non à la recherche de financements et au montage de dossiers. Il faut aussi leur donner plus de visibilité dans le temps et plus de latitude dans le choix et la mise en oeuvre de leurs actions, dès lors qu'elles s'inscrivent dans les objectifs des contrats de ville", affirme ainsi la convention. Mais là encore, l'allègement des procédures n'est pas pour demain, le principe du "dossier de demande de subventions simplifié et adapté aux spécificités de la politique de la ville" sera "testé avant généralisation dans deux régions, l'Aquitaine et le Languedoc-Roussillon".
Bonne nouvelle, la convention entre les deux ministères réaffirme noir sur blanc que pour faciliter le travail des associations de quartier, le ministère "privilégiera un conventionnement pluriannuel en vue d'une action globale plutôt qu'un fonctionnement par appel à projets de nature à garantir pérennité et autonomie".

Mieux connaître les associations et renouveler le dialogue

Le ministère de la ville assure par ailleurs qu'il sera "particulièrement vigilant", dans le cadre des interventions de l'Acsé, au soutien des acteurs associatifs de proximité contribuant au lien social et à la citoyenneté. Rappelons que l'Acsé a lancé une consultation, avec l'aide du Crédoc, "pour mieux connaître les associations qu’elle finance" (voir notre article du 14 mars). La consultation, qui devait s'achever le 5 avril, vise à obtenir des informations non seulement financières mais aussi qualitatives sur les projets subventionnés : publics visés, difficultés rencontrées, partenariat local, ressources humaines... Les résultats, qui seront connus au début de l'été, devraient donner des éléments pour identifier le type d'associations à mieux cibler à l'avenir.
Le ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative a rappelé pour sa part son engagement pour la refonte de la Charte d'engagements réciproques entre l'Etat et les associations regroupées au sein de la CPCA (Conférence permanente des coordinations associatives), afin de "renouveler le dialogue entre les pouvoirs publics et les associations" (voir notre article du 21 décembre 2012).
D'autres signatures de conventions triennales signées avec les ministères de l'Emploi, de la Santé et de l'Intérieur sont attendues dans les semaines qui viennent. Dans une intervention à l'Assemblée nationale, le 21 mars, François Lamy avait annoncé : "Les premières le seront dans les 2 semaines qui viennent avec les ministères de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports. Puis viendront les Affaires sociales et l’Intérieur."
 

 

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