Environnement - Plans d'adaptation au changement climatique : les députés à l'écoute des retours d'expérience
La commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale a organisé le 16 avril une table ronde sur les plans d’adaptation au changement climatique. Nicolas Bériot, secrétaire général de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc), y est revenu sur le bilan à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). Lancé à l’été 2011, ce plan décline en mesures des recommandations issues d’une concertation en partie régionale et liste des actions qui, selon le secrétaire général, ont clairement réveillé la dynamique interministérielle sur le sujet, avec tout un réseau de correspondants suivant cela de près. Plus de 90% des actions prévues ont démarré, pour un budget d’un peu plus de 100 millions d'euros. Des actions en soi très diversifiées : elles concernent par exemple l’aide au financement et à la réalisation d’études de vulnérabilité pour de petites collectivités, ou encore l'intégration systématique de l'élévation du niveau de la mer dans le zonage des risques littoraux. "Un nouveau bilan sera tiré l’an prochain, afin de dresser les perspectives des cinq années qui suivront. L’adaptation est une politique d’anticipation. Les choses avancent mais il y a encore du chemin à faire pour que la question imprègne en profondeur les politiques publiques", avance Nicolas Bériot. Côté collectivités, les deux outils de référence restent les schémas régionaux climat air énergie (SRCAE) et les plans climat énergie territoriaux (PCET). Etablissements publics et entreprises s’adaptent aussi : Réseau ferré de France (RFF) s’engage par exemple à mettre en cohérence ses propres plans de modernisation et de développement avec ce plan national d’adaptation.
Déclinaisons régionales
"Avec notre stratégie régionale, nous ne sommes pas dans une déclinaison exacte de la politique nationale. Nous tenons compte des spécificités du territoire", a souligné Michel Pascal, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Nord-Pas-de-Calais. Trait caractéristique de cette région : la part des énergies renouvelables dans la consommation y est faible, quatre fois moins importante qu’au niveau national. Et l’objectif y est bien de diviser par quatre (facteur 4) à l’horizon 2050 les émissions de gaz à effet de serre. Mais avec un accent mis sur l’adaptation au changement climatique et aux risques associés. "Par exemple à travers la prévention des îlots de chaleur en ville et des inondations", relève Michel Pascal. Des actions d’adaptation s’immisceront aussi dans le cadre du prochain schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Préparer les territoires aux risques, c’est aussi se doter d’une planification qui les intègrent. "En termes de lutte contre les submersions marines, la prise de décision est souvent trop dispersée. On dénombre ainsi une vingtaine de propriétaires différents pour les ouvrages de défense contre la mer. L'effort consiste à unifier la gouvernance", ajoute Michel Pascal. Mais aussi à suivre et mesurer les effets des actions menées. Pour ce faire, les acteurs locaux interrogés par les députés ont souligné la pertinence d'un outil : les observatoires régionaux climat énergie. Deux régions s’en sont d’ailleurs dotées : le Nord-Pas-de-Calais, il y a deux ans, et Rhône-Alpes, fin 2013.