Plan France 2030 : les 15 milliards d'euros restants seront investis dans l'innovation

Les 15 milliards d'euros restants de France 2030 seront investis dans l'innovation et cela malgré le contexte économique et géopolitique compliqué. C'est la promesse du Premier ministre, annoncée lors du Comité interministériel de l'innovation du 10 avril 2025 qui a aussi été l'occasion pour le gouvernement de mettre en avant les résultats "tangibles" du plan depuis son lancement.

Continuer à investir dans l'innovation malgré le contexte économique et géopolitique compliqué (droits de douane, croissance revue à la baisse, incertitudes géopolitiques). C'est le message transmis par le Premier ministre à l'issue du Comité interministériel de l'innovation qui s'est tenu le 10 avril 2025. Ainsi, en dépit de ce contexte, le gouvernement a décidé d'engager dans l'innovation au cours des trois prochaines années les 15 milliards d'euros restants sur les 54 milliards d'euros sur cinq ans du plan France 2030. Il est notamment question d'une accélération dans l'intelligence artificielle (qui a déjà bénéficié de 3,4 milliards d'euros de France 2030 soit environ 10% du budget), le quantique, le spatial et le nucléaire et dans les technologies duales civiles et militaires. "Il n'y a pas de politique de croissance sans politique d'innovation, insiste François Bayrou dans le dossier de bilan de France 2030, dans notre monde soumis à de multiples tensions, l'avance technologique revêt même une dimension stratégique de première importance". En conséquence, l'investissement continue : depuis le 1er janvier 2025, le Premier ministre a engagé des investissements dans 250 nouveaux projets pour plus de 1,5 milliard d'euros dans les domaines de la santé, des technologies spatiales, de la décarbonation de l'économie, du développement des modes de transport innovants et des technologies de souveraineté numérique. Et plus de 25 dispositifs ont été lancés ou relancés.

"Les gigafactories sortent de terre"

Côté bilan de France 2030 à date, les chiffres semblent plutôt encourageants : 38 milliards d'euros d'engagements ont été pris depuis le lancement du plan. Ils "ont permis d'aboutir à de premiers résultats tangibles, assure le Premier ministre dans le bilan, 155.000 emplois directs ont été créés", citant notamment les "gigafactories" de batteries pour véhicules électriques qui "sortent de terre". Autres résultats tangibles annoncés : 640.000 véhicules électriques produits par an, sur un objectif de 2 millions d'ici 2030, 47 biomédicaments, 100.000 nouvelles places de formation, ou encore 18 millions de tonnes annuelles de CO2 économisées grâce aux projets engagés.

"L'action de France 2030 a été remarquable", a affirmé François Bayrou dans son discours du 10 avril. Au total, 7.457 projets ont été soutenus, dont 983 sur le volet régionalisé du plan (18 régions ont contractualisé avec l'Etat sur ce volet), pour 7.002 bénéficiaires. Plus de 6.000 brevets ont été déposés. La part des PME, ETI et TPE soutenues est majoritaire (55%). Sur le plan géographique, certains départements d'Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône, Isère), de Bretagne (Ille-et-Vilaine), Pays de   la Loire (Loire-Atlantique) ou encore des Hauts-de-France (le Nord notamment) sont bien fournis avec plus de 500 projets soutenus pour des montants souvent supérieurs à 200 millions d'euros.

Seul bémol : le domaine de l'hydrogène décarboné. 0,4 gigawatts de capacité d'électrolyse sont sécurisés, l'objectif était d'arriver à 0,8 gigawatts. "Nous avons des progrès à faire sur la production d'hydrogène décarboné", a insisté François Bayrou. L'hydrogène décarboné traverse une crise, avec une trop faible demande et un prix trop élevé (voir notre enquête du 26 mars). Un tiers des budgets remis au pot commun car le projet concerné a été abandonné, concerne l'hydrogène, soit 200 millions d'euros. Initialement prévue pour être présentée le 10 avril, et très attendue par les acteurs en attente de soutiens budgétaires, la nouvelle stratégie sera publiée en début de semaine prochaine. Le gouvernement envisage des modifications dans sa feuille de route. Une première stratégie avait été publiée en 2020 avec 9 milliards d'euros sur la table, dont une partie issue du plan France 2030. Objectif : développer ex nihilo une filière industrielle de l'hydrogène décarboné, soutenue aussi par Bruxelles. Il reste encore du chemin...

 

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