Crise - Plan de relance : Barroso face à une fronde des députés
Décidément, la fin de mandat s'annonce difficile pour José-Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, candidat à sa propre succession. Déjà titillé par les Etats-Unis qui jugent le plan de relance européen trop timoré au regard de la crise mondiale, ce sont à présent les eurodéputés qui le défient. Interrogé par le site Euractiv, le député vert luxembourgeois Claude Turmes estime ainsi que le Parlement européen amené à se prononcer en codécision devrait faire capoter le projet de rallonge du plan de relance, après le sommet de printemps des chefs d'Etat et de gouvernement des 19 et 20 mars. "Je suis convaincu qu'au Parlement, une majorité opposée à la proposition se dégagera, avec les libéraux, les socialistes, les verts, ainsi qu'une partie du PPE, devant voter contre", indique-t-il, dans cet entretien.
La Commission prévoit de réaffecter 5 milliards d'euros non consommés dans le budget communautaire pour soutenir la relance. Mais selon les députés réfractaires, ces mesures n'auront pas d'effets immédiats sur l'emploi ou la croissance. Pire, elles vont, selon eux, à l'encontre des engagements européens contre le changement climatique. La Commission européenne propose notamment d'affecter 1,2 milliard pour le captage du CO2 dans les centrales thermiques existantes et 1,7 milliard pour les interconnexions gazières ou électriques. "Mettre autant d'argent sur ces sujets ne donnera rien et je pense que le Parlement européen sera sur cette ligne", poursuit le député.
M.T.