Petites Villes de demain : 98% des communes ont signé leur convention
98% des communes classées Petites Villes de demain (PVD) ont signé leur convention d'adhésion. Le programme lancé en octobre 2020 pour améliorer les conditions de vie des habitants des communes de moins de 20.000 habitants se déploie à bon rythme : 23% des financements ont été engagés. L'Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), qui vient de publier un état d'avancement, entame ce 22 juin un tour de France pour "rester très à l'écoute des besoins".
À l'heure actuelle, 98% des communes classées en Petites Villes de demain ont signé leur convention d'adhésion et 700 millions d'euros, sur les 3 milliards programmés jusqu'en 2026, soit 23% des financements, ont été engagés. Près de 150 communes se sont engagées dans une opération de revitalisation du territoire (ORT). "La dynamique est forte", assure Juliette Auricoste, directrice du programme à l'Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), qui a publié début juin 2022 un point d'avancement sur ce programme.
Lancé en octobre 2020, piloté par l'ANCT et cofinancé par plusieurs agences (Anah, Ademe, Cerema) et par la Banque des Territoires, ce programme est destiné à améliorer les conditions de vie des habitants des villes de moins de 20.000 habitants et des territoires alentours. "Il y avait des craintes, remarque Franck Chaigneau, coordonnateur Petites Villes de demain à la Banque des Territoires, car le volume est assez inédit pour ce type de politique publique." Au total, le programme cible 1.646 communes, "c'est un peu plus que le nombre de quartiers prioritaires de la politique de la ville et huit fois plus que le programme Action cœur de ville, souligne le coordonnateur du programme à la Banque des Territoires. Cela nécessite de bien s'organiser, et a priori cela réussit plutôt bien."
Déjà 838 chefs de projet ont été recrutés, sur les 900 prévus - un autre challenge réussi, les craintes face aux difficultés de recrutement ayant été levées. "C'était un point de vigilance, se félicite Juliette Auricoste, on en est à 90%, c'est un signal très clair et très positif." 1.407 communes PVD en bénéficient, sachant qu'ils sont 61% à être employés par un EPCI et 38% par une commune. Ces chefs de projet sont financés à hauteur de 75% par le programme dans une limite de 45.000 euros par an (193 villes bénéficient d'un cofinancement de l'Anah). 88% d'entre eux ont un bac +4 ou bac +5 et 64% sont formés en urbanisme et aménagement. 46% ont entre cinq et vingt ans d'expérience. 45 volontaires territoriaux en administration (VTA) ont été par ailleurs recrutés par les communes PVD et 100 par les EPCI dans lesquels au moins une commune est PVD.
"Rester à l'écoute des besoins qui vont remonter"
La mise en réseau de ces interlocuteurs clés pour le programme est aussi prévue, à travers un club lancé en septembre 2021 permettant le partage d'expérience et la montée en compétences à travers des ateliers, des formations, des webinaires, et des rencontres. Dès ce 22 juin et jusqu'au 18 juillet, et à l'automne pour les territoires d'outre-mer, l'équipe de l'ANCT s'est donnée comme tâche de faire un tour de France pour rencontrer les acteurs de terrain. "L'idée est de rester très à l'écoute des besoins qui vont remonter, et d'adapter la boîte à outils pour les élus, insiste Juliette Auricoste. C'est une phase d'accompagnement et d'écoute très active."
Parmi les sujets de préoccupation de ces petites villes de demain, l'habitat et le logement arrivent au premier plan. 44% des communes sont ainsi engagées dans une opération d'amélioration de l'habitat, simple ou complexe. 100,8 millions d'euros ont été engagés dans ce domaine. Près de 19.000 logements ont été rénovés. L'habitat inclusif y a aussi sa part avec un appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé en octobre 2021 qui a permis de sélectionner 27 projets lors de la première vague. "Nous sommes en plein dans l'instruction de la deuxième vague qui sera annoncée courant juillet", détaille Juliette Auricoste. L'AMI doit permettre la concrétisation de 500 projets d'habitat inclusif sur la durée du programme, avec un premier palier à 100 projets accompagnés en 2022.
Les communes portent aussi des projets en lien avec la revitalisation commerciale. 294 managers de commerce financés par la Banque des Territoires ont été recrutés, bénéficiant à 445 communes pour 10,9 millions d'euros engagés. Un "effort inédit et majeur" d'après l'ANCT, avec des actions importantes sur les cellules commerciales, la requalification de l'espace public, les animations… 973 communes ont aussi bénéficié du soutien en ingénierie "urgence commerce" qui permet de bénéficier d'un diagnostic flash et d'accéder à des solutions numériques.
"Il faut trouver la vitesse de croisière"
Deux dispositifs ont été créés en matière de restructuration des locaux d'activité : un fonds de restructuration des locaux d'activité (géré par l'ANCT), permettant déjà la restructuration de 61 commerces et locaux d'activité dans 38 communes pour 6,7 millions d'euros, et les foncières de redynamisation mises en œuvre par la Banque des Territoires. 19 commerces et locaux d'activité restructurés ont déjà été livrés ou créés et 81 sont à restructurer ou répertoriés par les 50 foncières en exercice sur la centaine prévue. D'autres thématiques se dégagent encore comme les mobilités, les projets de circulation et de stationnement, et les friches, un enjeu fort d'attractivité des territoires, ou encore les tiers-lieux. Aujourd'hui, 61 fabriques de territoires et 10 manufactures de proximité ont été implantées, sur un objectif de 200 tiers-lieux.
Après la phase de déploiement, ralentie par la crise sanitaire, le programme entre donc maintenant dans le concret avec la priorisation et la mise en œuvre des projets. "On a passé le premier cap, assure Franck Chaigneau, maintenant il faut trouver la vitesse de croisière pour naviguer en haute-mer."