Payer ses impôts constitue "un acte citoyen" pour quatre Français sur cinq
Si une grande majorité des Français portent une appréciation négative sur les impôts et cotisations sociales, ils n'en jugent pas moins à une large majorité, là encore, que les payer constitue un "acte citoyen". C'est l'un des enseignements que l'on peut tirer du baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux, rendu public ce 30 janvier par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO).
Pour cette deuxième édition – la première avait été initiée en 2021 –, l'institut de sondage Harris Interactive a interrogé en septembre dernier un échantillon représentatif de 2.049 personnes âgées de 18 ans et plus. De cette enquête réalisée avec l'appui du Crest, un centre qui réunit notamment des chercheurs en sciences sociales de Polytechnique et du CNRS, il ressort que 75% des Français interrogés estiment "trop élevé" le niveau d’imposition en France. 21% le considèrent au bon niveau et seulement 3% le jugent trop bas. Ces résultats sont très proches de ceux qui avaient été recueillis deux ans plus tôt. Interrogés sur les impôts qu'ils paient à titre individuel, les Français interrogés sont toutefois moins nombreux (63%) à considérer que les impôts sont trop élevés, et à l'inverse, plus nombreux (33%) à juger "bon" le niveau des impôts. Autre enseignement du sondage : 67% des sondés se déclarent "insatisfaits de l’utilisation qui est faite de l’argent public".
En dépit de ces opinions négatives, 79% des répondants s’accordent pour reconnaître que payer ses impôts "constitue un acte citoyen". En outre, "seule une minorité des sondés accepterait une baisse des dépenses publiques contre une baisse de leurs impôts", selon l'organisme rattaché à la Cour des comptes.
Une grande majorité des personnes interrogées pensent qu’il est possible d’améliorer le niveau des services publics sans augmenter les impôts. 46% jugent que cela est réalisable à niveau de prélèvement inchangé et 41% en baissant le niveau des impôts ou des cotisations sociales.
Seuls 32% des Français interrogés "font confiance à l’État pour utiliser efficacement l’argent public". Mais la confiance grandit "à mesure que le niveau de gouvernance se rapproche du citoyen", observe le CPO. Le taux de confiance s'établit ainsi à 58% pour les départements et les régions et à 68% pour les communes.
D'après la note du CPO, "la confiance dans les institutions", "le sentiment d’équité fiscale" et "la satisfaction quant à l’utilisation de l’argent public" sont les facteurs qui influent le plus sur le degré d'acceptation de l'impôt par les citoyens.
Pour renforcer le consentement à l’impôt, le CPO recommande notamment d’"améliorer l’information des contribuables sur la façon dont est utilisé l’argent public et de les sensibiliser davantage au contrôle de cette dépense".