Fonction publique - Pas d'augmentation de salaires pour compenser la hausse des cotisations retraite
Le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, Georges Tron, a exclu, vendredi 18 juin, de compenser la hausse des cotisations retraite des fonctionnaires par une hausse des salaires. Le projet de réforme des retraites, présenté mercredi (voir notre article ci-contre), prévoit outre le report de l'âge légal, un alignement en dix ans des cotisations des fonctionnaires sur le taux actuellement en vigueur dans le privé (de 7,85% à 10,55%).
Les syndicats n'étaient à l'origine pas opposés à cet alignement. A une condition : qu'il soit compensé par une hausse des rémunérations pour éviter une perte de pouvoir d'achat Ainsi, par exemple l'Unsa a indiqué dans un communiqué : "Si le relèvement du taux de cotisation (étalé sur 10 ans) s'avère cohérent, il est hors de question que ce soient les agents publics qui en subissent les conséquences, par une nouvelle perte de leur pouvoir d'achat. C’est à l'employeur public qu'il revient de payer, en compensant ce différentiel." Or George Tron dans le Figaro du 18 juin a répondu très clairement sur ce point : "La question des retraites est pour Eric Woerth et moi déconnectée de celle des salaires. Il n'est pas question de compenser la première par la seconde. Cela reviendrait à annuler immédiatement l'effort légitime et progressif demandé aux fonctionnaires sur les retraites, ce que personne ne comprendrait."
La négociation salariale triennale qui doit s'ouvrir le 25 juin s'annonce donc explosive. Et ce d'autant plus que le gouvernement s'était jusqu'à présent engagé à augmenter le point d'indice de la fonction publique de 0,5% en juillet. Or, hier, le secrétaire d'Etat a indiqué que "s'il est important de tenir ses engagements, nous devons aussi être lucides sur l'état des comptes publics". La première séance de négociation salariale "servira à évaluer la progression du pouvoir d'achat des agents en 2009 et celle prévisible pour 2010", a-t-il ajouté. La semaine dernière, au cours d'une conférence de presse consacrée à la réforme du supplément familial de traitement et de l'indemnité de résidence (voir notre article ci-contre) le secrétaire d'Etat avait indiqué qu'en 2009, "le point d'indice a augmenté de 0,5%, et le pouvoir d'achat de plus de 3%".
Hélène Lemesle