Oubliées par la Cnaf, les micro-crèches s'inquiètent pour leur avenir
La situation peut sembler paradoxale : les micro-crèches n'accueillant pas plus de 10 enfants sont, avec les maisons d'assistantes maternelles (MAM) respectant la même jauge, les seuls établissements d'accueil du jeune enfant (Eaje) à pouvoir continuer d'exercer leur activité. Mais c'est précisément de là que vient l'inquiétude des 4.500 micro-crèches. Une grande partie d'entre elles n'ont en effet plus d'activité ou une activité très réduite, les parents ayant cessé d'y conduire leurs enfants. Ces structures, essentiellement associatives ou de droit privé, n'ont pas les moyens de résister longtemps à une telle situation. Or elles n'ont pas été prise en compte par le plan d'aide massif de la Cnaf pour les places d'Eaje fermées (voir notre article ci-dessous du 19 mars 2020)... puisqu'elles ne sont pas fermées !
Les micro-crèches privées viennent donc de créer le Remi (Regroupement des entreprises de micro-crèches), qui compte déjà 334 entreprises représentant 738 micro-crèches (un nombre qui ne cesse d'augmenter), et plus de 3.000 salariés. Dans un communiqué, le Remi demande "un soutien moral et financier, indispensable à leur survie". Ces demandes ont été en partie entendues par la Cnaf, qui a annoncé la suspension, pour trois mois, de la règle dite des 16 heures. Pour que les parents recourant à une micro-crèche bénéficient du CMG (complément mode de garde), ils doivent en effet confier leur enfant au moins 16 heures par mois. Avec la suppression de cette règle, ils peuvent percevoir le CMG même pour une heure. La micro-crèche pourrait donc les facturer, mais encore faut-il que les parents, en plein confinement, y déposent leurs enfants.
La solution pourrait donc plutôt venir de la prochaine réunion du conseil d'administration de la Cnaf, qui doit se tenir le 1er avril. Le gouvernement et la Cnaf semblent en effet avoir trouvé un accord sur le principe d'une extension aux micro-crèches de l'aide aux Eaje votée le 17 mars. Cette aide est aujourd'hui de 27 euros par place fermée et par jour pour les crèches publiques et de 17 euros pour les établissements privés, ces derniers pouvant bénéficier de l'aide au chômage partiel. La question est maintenant de savoir si la Cnaf reprendra ce dispositif, en l'état, pour les micro-crèches, ou si celles-ci feront l'objet de mesures spécifiques.