Orientation : les régions réclament une compétence "pleine et entière"
À l'occasion d'une rencontre sur l’orientation, Régions de France a rappelé ses ambitions en matière d'orientation et a rappelé à l'État la nécessité de conclure au plus vite une convention-cadre sur la découverte des métiers au collège.
"Une compétence pleine et entière", c'est ce qu'a revendiqué Régions de France à l'issue de la deuxième édition des rencontres interrégions sur l'orientation, tenue mardi 4 octobre 2023 à Saint-Ouen. Dans un communiqué, l'association estime que "cinq ans après le vote de la loi du 5 septembre 2018, qui leur a donné la responsabilité des actions d’information sur les métiers et les formations au collège et au lycée, les régions sont incontournables dans l’écosystème de l’orientation". Selon l'Observatoire des politiques régionales, 88% des conseils régionaux organisent des interventions sur les horaires dédiés à l’orientation dans les collèges, et 75% dans les lycées.
Pour une compétence non fractionnée
François Bonneau, président de la commission éducation-orientation-formation-emploi de Régions de France, a rappelé la proposition déjà exprimée en 2022 dans le Livre blanc des régions : "Une compétence pleine et entière et pas fractionnée sur l'orientation, à l’image de leur responsabilité sur l’économie, pour que les régions apparaissent dans leur rôle d’impulsion et de coordination".
Aux termes du cadre national de référence signé le 28 mai 2019, l'État assure la définition de la politique d'orientation des élèves et prend les décisions d’orientation et d'affectation les concernant. De leur côté, les conseils régionaux sont chargés d'établir la documentation de portée régionale et d’assurer les actions d'information et de diffusion auprès des établissements et des élèves. Dans un rapport de 2021, l'inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche soulignait que la France se distingue "par la multiplicité des structures et des acteurs qui interviennent dans le champ de l’information et de l’orientation", et concluait qu'"il en résulte une faible visibilité des politiques publiques en la matière" (lire notre article du 25 octobre 2021).
Intervention dès la cinquième
À plus court terme, François Bonneau a également demandé au ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, "la signature le plus vite possible de la convention-cadre État-régions sur la découverte des métiers au collège". Un document qui, selon l'association, "légitimera l’intervention des régions sur les horaires dédiés de la 5e à la 3e".
Cette dernière demande est tout sauf anodine et arrive à un moment-clé. À la rentrée de septembre 2022, une expérimentation avait été lancée afin de proposer de nouvelles activités de découverte des métiers dès la classe de 5e – action qui, selon les textes, n'était jusqu'alors prévue qu'à partir de la classe de 4e. Au total, 700 collèges volontaires avaient pris part à cette expérimentation, accompagnés par leurs conseils régionaux respectifs. Dans la foulée, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’enseignement supérieur et de la formation professionnels, avait annoncé la généralisation de ce dispositif pour la rentrée de 2023 (lire notre article du 16 novembre 2022). C'est donc pour mieux encadrer cet élargissement de leur intervention que les régions souhaitent désormais conclure un accord avec l'État.