Non-recours : la connaissance des prestations sociales a baissé, selon la Drees

Dans une étude récente sur l’opinion des Français sur le non-recours aux prestations sociales, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees, ministères sociaux) observe que la connaissance des prestations sociales était moins bonne en 2020 qu’en 2016. "En 2020, un répondant sur deux affirme avoir ‘entendu parler’ d’au moins sept prestations parmi la liste de neuf citées, contre plus de six sur dix en 2016, soit une baisse de 12 points", indique la Drees, à partir des résultats d’une enquête annuelle menée auprès de 4.000 personnes résidant en France métropolitaine.

Les prestations les plus connues sont toujours les allocations familiales, les aides au logement et le revenu de solidarité active (RSA) : plus de 95% des personnes interrogées déclarent en avoir entendu parler. "Près des trois quarts ont entendu parler de la complémentaire santé solidaire (CSS) sans participation financière, ou CSS gratuite (ex-couverture maladie universelle complémentaire [CMU-C]), de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et de la prime d’activité́ et plus de six sur dix du minimum vieillesse (Aspa)", détaille la Drees, qui explique que cette connaissance a "sensiblement diminué" en quatre ans sur l’ensemble de ces prestations à l’exception de la prime d’activité. Parmi les aides moins connues, la Drees cite l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie (quatre personnes interrogées sur dix en ont entendu parler en 2020, après cinq sur dix en 2016). Ou encore la CSS avec participation financière, ou CSS payante, nouveau dispositif remplaçant l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé et dont 28% des personnes interrogées ont entendu parler (contre 34% pour le dispositif précédent).

"Certaines prestations bénéficient d’un large écho médiatique (RSA, prime d’activité), de leur ancienneté et du large public à qui elles s’adressent (allocations logement et familiales), ou encore de leur caractère universel (allocations familiales)", commente la Drees. "D’autres, à l’inverse, sont destinées à des populations plus ciblées (AAH, APA, Aspa) et sont beaucoup moins connues de l’ensemble de la population", ajoute-t-elle.

Ces réponses éclairent le sujet principal du baromètre, qui est le non-recours aux prestations sociales. Pour près de quatre personnes interrogées sur dix, "le manque d’information sur les aides est la cause principale du non-recours", rapporte la Drees, notant une baisse de 17 points de cette réponse en quatre ans. L’enjeu de l’information reste toutefois la première cause avancée, avant la complexité des démarches (près d’un quart des personnes interrogées), la crainte des conséquences négatives (18%) et "le souhait de s’en sortir soi-même sans dépendre de l’aide sociale ou de ne pas être considéré comme un assisté" (16%).