Réforme territoriale - Nom des nouvelles régions : les consultations publiques vont commencer
Sept régions métropolitaines ont déjà leur nom définitif. Mais six autres, celles qui sont issues de la fusion de plusieurs régions, ont en revanche encore une appellation provisoire, consistant en la totalité des noms des anciennes régions accolés. Les assemblées régionales ont jusqu'au 1er juillet pour décider de leur nom définitif, qui sera ensuite fixé par décret en Conseil d'Etat avant le 1er octobre (voir notre article du 10 décembre 2015 ci-contre). Le choix de ce nom constitue une décision majeure pour les nouveaux exécutifs, de par sa charge symbolique pour les populations rassemblées, et par le rôle de "marque" qu'il sera amené à jouer à l'international. Avec la hantise de se voir réduit à un acronyme, comme ce fut le cas pour la région Paca au début des années 70, sans pouvoir changer ensuite (voir nos articles de 2009 ci-contre).
En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, une consultation populaire sera organisée pour déterminer le nom de la nouvelle région dans le Grand Est, après un premier "brainstorming" réalisé par des collèges d'experts, citoyens et élus, a annoncé lundi 25 janvier le Conseil régional. Le processus se déroulera en trois étapes. Dans un premier temps, quatre collèges devront faire émerger plusieurs propositions de noms pour la nouvelle région. Le premier collège réunira quinze historiens, communicants et professionnels des médias, le second quinze citoyens tirés au sort, un troisième quinze membres du Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional), et un dernier quinze agents territoriaux tirés au sort.
La démarche est comme "un grand brainstorming", a indiqué Philippe Richert (Les Républicains), président de la région, interrogé par l'AFP. Une fois qu'auront émergé "4-5 noms", "une consultation sera organisée par internet avec le soutien des médias", a précisé le président du Conseil régional. A l'issue de cette consultation, le conseil régional aura le dernier mot. A titre personnel, Philippe Richert a une préférence pour la désignation "Grand Est" : L'appellation a le mérite de désigner un "territoire géographique", alors qu'avec l'acronyme Acal ou Alca, "on perd tout", notamment "en termes de visibilité du territoire", a-t-il ajouté.
"Confier l'imagination de ce nom à ceux qui seront demain les habitants de la région"
En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, les lycéens seront consultés en février sur le nouveau nom de la région, que l'assemblée doit adopter à la majorité des trois cinquièmes, a annoncé lundi 18 janvier Gérald Darmanin, vice-président (Les Républicains) aux transports et à la communication. "La modalité souhaitée par le président Xavier Bertrand et ses vice-présidents, c'est de confier l'imagination de ce nom à ceux qui seront demain les habitants de la région, c'est-à-dire les lycéens", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au conseil régional [...] Le but c'est de considérer que c'est à eux de construire la région et l'identité dans laquelle ils vont vivre", a expliqué le vice-président. Parmi toutes les propositions, le nom sera choisi par l'assemblée régionale en séance plénière, "sans doute avant le 15 mars" pour respecter les délais demandés par le préfet de région.
La région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées est l'une de celles où le sujet est le plus sensible, de par la taille et la diversité des territoires réunis. Lors de sa campagne électorale, la présidente de région Carole Delga avait annoncé une consultation publique sur le sujet. Elle a depuis confirmé son intention. Rappelons que cinq quotidiens régionaux avaient interrogé leurs lecteurs à ce sujet en septembre 2015. Sur les quelque 200.000 votes exprimés, 34% s'étaient portés sur Occitanie-Pays catalan et 23% sur Occitanie tout court.
Dans les autres régions, moins de détails sur les dispositifs sont connus. Le nouveau président PS de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Alain Rousset, a ainsi lui lancé un "groupe de travail". A charge pour ses membres de proposer "d'ici le mois de juin" un nouveau nom de région. Les habitants sont également invités à faire des propositions sur le site internet de la région. En Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (Les Républicains), s'est pour sa part engagé lors de son élection à consulter par internet les habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes. A l'inverse des autres régions, le choix d'un acronyme - "Aura" - n'est pas écarté. Enfin, "la région Bourgogne-Franche-Comté appliquera la loi et la fera précéder d'un débat public dont les modalités restent encore à définir", a fait sobrement savoir l'entourage de la présidente (PS) Marie-Guite Dufay.