Nappes phréatiques : légère dégradation en janvier et situation "préoccupante" dans le Roussillon
Le niveau des nappes phréatiques de France métropolitaine "reste généralement satisfaisant", mais s'est dégradé "légèrement" entre décembre et janvier, a annoncé ce 13 février le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans son dernier bulletin de situation.
Au 1er février, 46% des nappes étaient au-dessus des normales de saison et 15% à des niveaux comparables, selon l'organisme public en charge de leur surveillance. Cette situation est jugée "plus favorable" qu'en 2023 à la même date "où 60% des niveaux étaient situés sous les normales". "Seules les nappes du Languedoc, du Roussillon et de Corse conservent des niveaux en janvier 2024 plus bas qu'en janvier 2023", note le BRGM.
"La recharge importante survenue entre fin octobre et décembre a eu un effet notable sur les nappes" qui étaient pour la plupart très à sec à la sortie de l'été, rappelle l'organisme dans son bulletin mensuel. Toutefois "en janvier, l'intensité de la recharge des nappes phréatiques" a diminué par rapport à décembre et le BRGM constate que "l'état des nappes en janvier 2024 demeure hétérogène". Les niveaux sont ainsi jugés satisfaisants - de "modérément hauts à très hauts" - à l’Ouest, du Cotentin à la Haute-Garonne, et au Nord-Est, de l’Artois aux vallées alpines. Les niveaux vont de "modérément bas à comparables aux normales mensuelles" sur une bande centrale s’étendant de la Normandie à l’Auvergne. Ils sont moins satisfaisants, de "modérément bas à très bas" sur le Sud-Est. "Ces situations disparates s’expliquent essentiellement par l’intensité du début de la recharge 2023-2024 et par la réactivité de la nappe aux pluies", souligne le BRGM.
Des "niveaux bas à très bas" sont relevés sur "les nappes inertielles du Sundgau", dans le sud de l'Alsace, "et du couloir de la Saône" ainsi que "sur celles du Sud-Sud-Est et de Corse". En particulier, "les niveaux demeurent très préoccupants sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon", dans les Pyrénées-Orientales, avertit le BRGM.
Cette mise en garde intervient après une année marquée par une sécheresse historique dans ce département à l'activité agricole et touristique importante qui a subi de nombreuses restrictions d'usages de l'eau. "On est à 90% de déficit sur l'humidité des sols" dans les Pyrénées-Orientales, a déclaré mardi sur Franceinfo le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. "Beaucoup de mesures ont été prises l'année dernière (...) avec des baisses considérables de consommation d'eau pendant l'été, malgré la saison touristique", a rappelé le ministre. "Tout le monde a fait des efforts", a-t-il salué tout en évoquant une réflexion en cours pour trouver de nouvelles économies d'eau dans cette région et pour identifier de nouvelles ressources, sans donner plus de précision.