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Transports / Europe - Mobilités : l'UE va financer vingt projets en France

La Commission européenne a approuvé le 8 juillet la liste des 195 projets qui recevront 6,7 milliards d'euros de financement de l'Union européenne au titre du deuxième appel à projets réalisé dans le cadre du "Mécanisme d'interconnexion pour l'Europe". Elle comporte vingt projets dans lesquels la France est partie prenante. Retour sur quelques projets importants pour les territoires et leurs collectivités.

La Commission européenne a approuvé formellement le 8 juillet la liste des 195 projets qui recevront 6,7 milliards d'euros de financement de l'union européenne au titre du deuxième appel à projets réalisé dans le cadre du "Mécanisme d'interconnexion pour l'Europe" (MIE). Ces projets, situés principalement sur le réseau principal du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T), doivent contribuer à "décarboner" et "numériser" le secteur.
Arrêtée le 17 juin (voir notre article du 20 juin ci-contre) cette liste comporte vingt projets dans lesquels la France est partie prenante, pour un montant de près de 141 millions d'euros, dans des domaines très divers.

Développement de carburants alternatifs

Près de la moitié du financement (63 millions d'euros) a été attribué au programme Sesar, volet technologique du "Ciel unique européen" qui a pour objectif de moderniser le système de gestion du trafic aérien.
Le projet LNG motion, porté par Axégaz et le groupe Charles André, avec le soutien de la région Ile-de-France, a pour sa part obtenu près de 28 millions d'euros. Il vise à déployer un réseau dense de distribution de gaz naturel sur les principaux corridors du RTE-T, à travers 42 stations-service publiques, et une flotte de 200 véhicules. Cette initiative s'accompagne d'une étude pluridisciplinaire sur les "enjeux logistiques" du gaz. Le projet s'inscrit dans une perspective de développement de carburants alternatifs et de réduction de la consommation d'énergie, en conformité avec la stratégie pour l'Union de l'énergie (voir ci-contre notre article du 2 mars 2015).

Amélioration des "nœuds urbains"

La Commission souhaite également oeuvrer à l'amélioration des "noeuds urbains" qui structurent le réseau de transport français (voir ci-contre notre article du 6 octobre 2011). A cet effet elle prévoit en particulier de participer la suppression du "goulot d'étranglement ferroviaire" de Lyon, et à une meilleure intégration des modes de transports de cette ville, notamment par la réalisation d'une liaison ferroviaire avec le port Edouard-Herriot.
Elle a également décidé d'apporter une subvention de 9,8 millions d'euros pour la réalisation des études de la troisième ligne de métro "Toulouse Aerospace Express". Ce projet a pour objectif de promouvoir un transfert de voyageurs de la route vers d'autres modes, indique la commission dans les attendus de sa décision. SMTC Tisséo, autorité organisatrice des mobilités de la grande agglomération toulousaine, souligne les nombreuses interconnexions avec les gares - en premier lieu Matabiau, future gare TGV -, et l'aéroport international de Toulouse-Blagnac que propose le tracé de la ligne. 

Systèmes de transport intelligents

Enfin, quelque 7 millions d'euros ont été attribués au projet d'expérimentation de systèmes de transport intelligents (STI) coopératifs "C-Roads France". Les STI coopératifs sont basés sur les communications (par wi-fi et réseaux de téléphonie mobile) et le partage d'informations entre véhicules, infrastructures routières et infrastructures de communication pour "améliorer la sécurité des usagers, faciliter leurs déplacements et garantir la sécurité des agents qui interviennent sur les routes." Le projet retenu s'appuie sur la technologie développée dans SCOOP@F, programme porté par le ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer (Meem) depuis 2014,  qui doit préparer un déploiement national à partir d'un test réalisé sur une grande échelle et dans des configurations variées (autoroutes, routes et rues). Ce programme prévoit notamment d'équiper plus de 3.000 véhicules et 2.000 km de routes et rues.
Le projet C-Roads France vise à étendre la couverture géographique de SCOOP@F et à développer de nouveaux services d'information. Il est porté par quatorze partenaires cofinanceurs, Meem, collectivités territoriales, gestionnaires du réseau routier national, constructeurs automobiles et instituts de recherche. Il comportera quatre sites pilotes : Nord-Est (Dire, Eurométropole de Strasbourg, Sanef), Sud-Ouest (Dira, métropole de Bordeaux), Ouest (Diro, Cofiroute), Centre-Est (Dirce, APRR, ASF).
Les accords de subvention doivent désormais être préparés par l'Agence exécutive pour l'innovation et les réseaux (Inea) et signés avec les bénéficiaires au cours du deuxième semestre de l'année 2016. Un troisième appel à projets au titre du MIE aura lieu à l'automne.