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Mobilité - L'Europe mise sur des transports propres en 2050

La Commission européenne a adopté ce 28 mars son plan "Transports 2050" visant à favoriser la mobilité tout en réduisant de 60% les émissions de carbone liées au transport d'ici à cette échéance. Cette feuille de route  fixe des objectifs spécifiques pour les différents types de déplacements (urbain, interurbain et sur grande distance) et propose quarante initiatives concrètes.
Concernant les déplacements interurbains, 50 % du transport routier de passagers et de fret sur moyenne distance (plus de 300 km) devraient être assurés à terme par voie ferroviaire et par voie navigable. D'ici à 2050, la majeure partie du transport de passagers sur moyenne distance devrait s'effectuer par le train ; une partie du transport routier de fret sur plus de 300 km devrait se reporter sur d'autres modes de transport (tels que le train ou le bateau), à hauteur de 30 % d'ici à 2030 et au-delà de 50 % d'ici à 2050. L'UE prévoit de se doter d'ici à 2030 d'un réseau de base "parfaitement fonctionnel et d'envergure européenne qui permette de passer de façon optimale d'un mode de transport à l'autre ("réseau de base RTE-T"), afin d'obtenir d'ici à 2050 un réseau de haute qualité et de grande capacité et d'assurer la prestation des services d'information qui s'y rattachent", affirme la Commission dans un communiqué.
Tous les aéroports du réseau de base devraient être connectés au réseau ferroviaire, de préférence à grande vitesse, d'ici à 2050.  L'UE tient aussi à ce que tous les ports maritimes du réseau de base soient suffisamment reliés au système de transport ferroviaire de marchandises et soient aussi reliés, dans la mesure du possible, au système de navigation intérieure. Elle prévoit également de mettre en place d'ici à 2020 le cadre nécessaire à un système européen d'information, de gestion et de paiement pour le transport multimodal, tant pour les passagers que pour le fret. Elle compte aussi encourager  la pleine application des principes de "l'utilisateur payeur" et du "pollueur payeur" et impliquer le secteur privé, "afin d'éliminer les distorsions, de générer des recettes et d'assurer le financement de futurs investissements dans les transports".
"Pour les déplacements sur grandes distances et le transport de fret intercontinental, les transports aériens ou maritimes continueront de dominer le marché; mais de nouveaux moteurs, carburants et systèmes de gestion du trafic leur permettront de gagner en efficience et de réduire leurs émissions", prédit la Commission. L'UE prévoit donc de porter à 40 % la part des carburants durables à faible teneur en carbone dans l'aviation d'ici à 2050, et de réduire dans le même temps de 40% ses émissions de CO2 provenant des combustibles de soute dans le transport maritime. D'ici à 2020, le système européen de contrôle du trafic aérien devrait être en outre être "complètement modernisé, permettant l'achèvement du "ciel unique européen", synonyme de déplacements plus rapides et plus sûrs et d'un accroissement des capacités.  L'"espace aérien européen commun", couvrant 58 pays et un milliard d'habitants, devrait être parachevé dans le même temps. Des systèmes de gestion intelligents devraient être déployés pour les transports terrestres et par voie navigable. L'UE affirme aussi vouloir coopérer au niveau international pour promouvoir la compétitivité européenne et la poursuite des objectifs climatiques au niveau mondial.
"Les transports urbains connaîtront un changement de cap décisif en faveur de véhicules et de carburants plus propres, qui consistera à réduire de moitié le nombre de véhicules à carburant "traditionnel" d'ici à 2030 et à les éliminer progressivement des villes d'ici à 2050", affirme enfin la Commission. L'essentiel du transport de marchandises dans les grands centres urbains devrait se faire sans émission de CO2 d'ici à 2030. L'UE souhaite également se rapprocher de l'objectif "zéro décès" dans les transports routiers d'ici à 2050 et s'est donné pour but de réduire de moitié le nombre d'accidents mortels sur les routes d'ici à 2020.  Plus généralement, elle veut "montrer la voie" au niveau mondial en matière de sûreté et de sécurité des transports, aussi bien aériens et ferroviaires que maritimes.