Congrès des pompiers - Michèle Alliot-Marie répond aux attentes des sapeurs-pompiers
A l'occasion du 115e congrès des sapeurs-pompiers, qui s'est déroulé du 2 au 4 octobre 2008 à Rennes, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a tenté de donner des réponses aux interrogations de la profession. Premier point : le financement des services d'incendie et de secours (Sdis). Lors de son allocution, la ministre a notamment annoncé le maintien de la contribution des communes. La loi de 2002 supprimait leur contribution en 2006. Une disposition qui avait été repoussée par deux fois, à 2008 puis à 2010, devant l'opposition des sapeurs-pompiers. "Sur ce point, l'essentiel de la demande de la Fédération a été satisfaite, affirme Guillaume Bellanger, directeur général de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Après trois reports successifs, un arbitrage gouvernemental a été pris." Mais la FNSPF regrette toutefois que le déplafonnement des contributions des communes n'ait pas été accordé. "Cela ne correspondait pas à un facteur d'inflation mais plutôt à une souplesse supplémentaire donnée aux élus pour répartir différemment les contributions des départements et des communes", explique Guillaume Bellanger, précisant qu'avec le plafonnement, "la valeur réelle des nouvelles dépenses continuera à peser sur les départements".
Autre thème abordé par la ministre : le volontariat. "L'avenir du volontariat est l'une de mes principales préoccupations", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il fallait "renforcer son attractivité", notamment financière. Actuellement, les volontaires sont indemnisés à la vacation horaire, de 6,97 euros à 10,49 euros selon le grade, mais ce taux a perdu de sa valeur depuis dix ans. "Nous devons réfléchir à l'adaptation du régime des vacations aux contraintes et aux missions des sapeurs-pompiers", a estimé Michèle Alliot-Marie. Le ministère du Budget ayant refusé d'indexer ce taux à l'inflation, "la piste du Smic, envisagée par la ministre, pourrait être intéressante", explique Guillaume Bellanger. Autres leviers pour rendre le volontariat plus attractif : prendre en compte les besoins en formation et rendre le volontariat compatible avec une activité professionnelle. Dans ce domaine, Michèle Alliot-Marie compte relancer le plan d'actions sur la disponibilité des volontaires au travail, mis en place il y a deux ans, qui a permis la signature de 8.000 conventions avec des PME. 8.000 employeurs qui bénéficient d'exonérations pour les heures de salariés en interventions. "Nous aurons réussi lorsque 20.000 entreprises auront signé ces conventions", a précisé la ministre, qui a demandé au ministre du Budget d'étudier l'intégration des commerçants, des artisans et des professions libérales à ce dispositif, comme le demandent les sapeurs-pompiers. "Sur le fond, ces mesures répondent aux demandes formulées par la FNSPF depuis plus d'un an", assure Guillaume Bellanger. La ministre propose enfin de créer une commission "Ambition volontariat" en partenariat avec les associations d'élus et la FNSPF, sous le pilotage de la direction de la sécurité civile et de la délégation à la prospective et à la stratégie. Objectif : faire des propositions d'ici six mois pour consolider le cadre d'exercice du volontariat et renforcer son attractivité. "La ministre affirme ainsi le constat de notre fédération de consolider le volontariat comme engagement citoyen, se satisfait encore Guillaume Bellanger ; cette mesure va dans le bon sens, même s'il faut attendre six mois pour juger de la pertinence des mesures qui seront prises."
Emilie Zapalski