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Décentralisation - Michel Delebarre interpelle les futurs candidats à la présidentielle

Invité de l'Institut de la décentralisation (IDD), mercredi 13 septembre, le président du Comité des régions, Michel Delebarre, a exhorté les futurs candidats à l'élection présidentielle à parler de l'Europe et de la décentralisation dans leur campagne. "L'Europe relève de moins en moins des affaires étrangères et de plus en plus des affaires intérieures, a-t-il insisté. Sur l'énergie, l'environnement, le développement, la stratégie de Lisbonne, l'Europe met en place des directives qui seront appliquées à 70% par les collectivités territoriales."
"L'un des principaux reproches fait à la France est sa lenteur pour transcrire les directives", a-t-il regretté, prenant l'exemple de l'Espagne où "tous les lundis matins se tient une réunion gouvernementale pour la transcription des directives européennes". Le député-maire de Dunkerque s'est toutefois félicité du calendrier à venir : "L'Allemagne va prendre la présidence de l'Union européenne au 1er janvier 2007, on entrera en pleine campagne présidentielle, ce sera une très bonne occasion de s'emparer de ces questions."

"Les collectivités courent à l'asphyxie financière"

Michel Delebarre s'est montré encore plus sceptique sur la décentralisation. "Sur ce thème je crains le grand vide", a-t-il déclaré, avant de regretter que l'acte II de la décentralisation n'ait pas rempli ses promesses. "La réforme Raffarin comportait quatre thèmes fondamentaux : le droit d'expérimentation, la subsidiarité, le pouvoir réglementaire et l'autonomie financière, mais aujourd'hui, on ne s'y retrouve pas." L'enjeu est d'autant plus important, a indiqué Jean-Pierre Balligand, coprésident de l'IDD et député-maire de Vervins (Aisne), que "les collectivités courent à l'asphyxie financière. Les départements vont tous dans le mur, n'ayant aucune fiscalité".
Pour Adrien Zeller, également coprésident de l'IDD et président de la région Alsace, "la France est le seul grand pays dont l'échelon régional est le plus faible". "La logique européenne a tranché à notre place : le vrai niveau c'est le niveau régional." Pour l'élu alsacien, cela ne revient pas à condamner le département : "Dans certains endroits, les grandes agglomérations pourraient très bien prendre en charge la solidarité, mais dans d'autres territoires ruraux, supprimer le département serait une erreur complète."
Les trois élus ont enfin appelé à "une réforme du Sénat "qui ne représente pas les collectivités territoriales".


Michel Tendil

 

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