Mer et littoral : des chiffres clés en complément de la Stratégie nationale

En complément de la Stratégie nationale pour la mer et le littoral et des documents stratégiques de façade, le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique vient d'éditer un recueil de chiffres clés visant à éclairer de façon synthétique, cartes et graphiques à l'appui, les enjeux socio-économiques et environnementaux concernant les territoires littoraux et marins de l’hexagone et des Outre-mer.

En complément de la prochaine Stratégie nationale pour la mer et le littoral, mise en consultation en septembre dernier (lire notre article) mais toujours pas publiée, et des documents stratégiques de façade, le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique vient de publier un volumineux recueil  (près de 150 pages) de chiffres clefs essentiels à connaître sur les enjeux socio-économiques et environnementaux concernant les territoires littoraux et marins. Illustré de nombreux graphiques et cartes, ce document, qui comporte cinq parties, commence par rappeler quelques données clefs – les communes du littoral français, hors Mayotte, comptaient 8 millions de résidents permanents en 2020 (12% de la population française)  et 5,5 millions de logements en 2019 (15% du parc total des logements), un résident sur 8 étant exposé au risque de submersion marine et 42.500 logements menacés par l'érosion côtière. S'y ajoutent quelques chiffres éclairants sur les enjeux environnementaux : 47% des eaux littorales seulement étaient en bon état ou en très bon état écologique en 2022, au sens de la directive cadre sur l'eau, on comptait 350 déchets pour 100 m de plage en 2021 et sur la période 2013-2018, seulement 5% des espèces et 6% des habitats marins et côtiers étaient dans un état de conservation favorable.

Disparités territoriales  

Logements, planification urbaine, économie, hébergement touristique, agriculture, pêche, aquaculture, énergies marines renouvelables, formations aux métiers de la mer, transport de marchandises et de voyageurs, surveillance de la navigation maritime, déconstruction des bateaux de plaisance : la première partie du recueil passe en revue les aspects socio-économiques des territoires littoraux, en relevant les fortes disparités qui les caractérisent en matière de dynamiques démographiques et économiques. Le secteur du tourisme constitue ainsi le principal pourvoyeur d’emplois de l’économie maritime. Les filières de la pêche et de la conchyliculture présentent pour leur part une forte diversité, tant en matière de métiers que de structures et moyens d’exploitation tandis que le transport maritime, principal mode de transport des marchandises, est un maillon essentiel des échanges mondiaux. Le développement des énergies marines renouvelables représente quant à lui un enjeu pour les territoires concernés par un potentiel éolien en mer conséquent, rappellent les auteurs du recueil.

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Fortes pressions sur les milieux naturels

La deuxième partie du document s'attache aux multiples pressions générées par les activités humaines sur la qualité des eaux littorales (eaux de baignade, qualité bactériologique des produits de la mer, pollutions en mer, macro-déchets sur le littoral métropolitain, déchets en mer, flux d'azote et de phosphore à la mer, échouage des macro-algues, toxines algales, assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral). La troisième partie s'intéresse aux écosystèmes littoraux et marins. Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près de 60.000 km² de récifs coralliens, une superficie de 880 km² de mangroves et 18% des 240.000 espèces marines répertoriées au niveau mondial, rappelle le document. Très riches en biodiversité, les milieux marins et littoraux français fournissent de nombreux services à la société mais subissent de multiples pressions (surpêche, capture d’espèces menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant, accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux, changement climatique, etc.) qui les fragilisent. Ainsi, 7% de la faune et 2% de la flore marine présentes et évaluées en France sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des dispositifs de préservation ou de protection déjà en place, soulignent les auteurs du document qui présente notamment la liste rouge des espèces marines dressée par l'Union internationale de conservation de la nature (UICN), l'état des milieux humides du littoral français, les populations d'oiseaux d'eau qui y hivernent, la date d'arrivée des oiseaux migrateurs, l'état de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d’intérêt communautaire, les échouages de mammifères marins, l'expansion des espèces invasives, la part des eaux classées en aire marine protégée, les espaces protégés terrestres et le réseau Natura 2000.

La quatrième partie s'intéresse au changement climatique et aux risques littoraux (population et logements exposés aux inondations par submersion marine, érosion du littoral, catastrophes naturelles et gestion des risques littoraux. Le recueil se clôt sur les enjeux de l'espace maritime à l'international.

 

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