Matignon veut adosser la carte vitale à la carte d'identité électronique

Dans son discours de politique générale, Michel Barnier Premier ministre a déclaré vouloir "lutter dans la durée contre la fraude fiscale et sociale" citant notamment "la sécurisation des cartes vitales pour éviter le versement indu d'allocations". Un rapport du Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFIPS) publié fin septembre évalue à 1,71 milliard d’euros le montant de la fraude à l'Assurance Maladie, essentiellement en raison des pratiques de certains professionnels de santé, et non des assurés porteurs de carte vitale.

Dans un article du journal La Tribune daté du 6 octobre 2024, Michel Barnier a précisé ses intentions en déclarant vouloir "sécuriser les cartes vitales en les adossant aux cartes d’identité numériques". Le mot "fusion" évoqué par son prédécesseur Gabriel Attal en mars 2024 n'a en revanche pas été prononcé.

Selon nos confrères du Parisien, "l'adossement" évoqué par Matignon devrait ressembler fortement à ce qui existe pour le permis de conduire (notre article du 14 février 2024). À partir du premier trimestre 2025, les titulaires d'une carte nationale d'identité électronique (CNie), la nouvelle carte d'identité très sécurisée, au format carte bancaire, devraient pouvoir importer leur carte vitale dans France Identité. Le mode d'enrôlement des cartes, qui comprend la vérification d'identité du détenteur, serait encore à l'étude, le périmètre carte vitale et CNie ne se recoupant que partiellement.

Pour mémoire, à ce jour, la carte vitale fait l'objet d'une dématérialisent partielle via l'application e-carte vitale. Déployée dans 23 départements depuis juin 2024 avant une généralisation nationale annoncée pour 2025, cette application a une double vocation. Elle permet à l'assuré de s'identifier auprès d'un professionnel de santé et propose diverses fonctionnalités telles que la consultation de ses droits, le suivi de ses remboursements de sécurité sociale et le téléchargement de documents. Dans sa communication, l'Assurance Maladie rappelle que cette application ne va pas "remplacer" la carte physique ; cette application étant présentée comme un "complément" et une "sécurité" en cas d'oubli de la carte physique.