Malgré les contraintes budgétaires, les collectivités maintiennent leur soutien à la culture

Dans un contexte budgétaire contraint, les dépenses culturelles des collectivités en 2024 se maintiennent souvent à un niveau égal à celui de 2023. Des différences apparaissent toutefois selon qu'il s'agit d'investissement ou de fonctionnement, d'intercommunalités ou de départements.

En 2024, les collectivités territoriales ont majoritairement maintenu le niveau de leur soutien à la culture malgré des marges de manœuvre limitées, voire contraintes. C'est ce qui ressort du baromètre annuel "Budgets et choix culturels des collectivités", réalisé par l'Observatoire des politiques culturelles (OPC) à partir d'un échantillon de 202 collectivités de toutes strates (régions, départements, communes de plus de 50.000 habitants et intercommunalités comprenant une commune de plus de 50.000 habitants).

Hors masse salariale, les budgets de fonctionnement dédiés à la culture sont stables par rapport à 2023 pour 49% des collectivités, en augmentation pour 30% d'entre elles et en baisse pour 20%. En dépit de cette apparente stabilité, le nombre des collectivités qui ont augmenté ce budget est en retrait de huit points sur un an.

Budget de fonctionnement : une évolution favorable pour les intercommunalités 

Ces évolutions varient selon le type de collectivité. Si 40% des régions affichent un budget de fonctionnement stable pour la culture, 30% présentent une hausse et autant une baisse. La stabilité est plus marquée pour les départements : 53% d'entre eux n'ont pas varié sur ce poste en un an, mais seuls 26% ont pu l'augmenter. Surtout, la part des régions et départements ayant baissé ce budget a doublé par rapport à 2023. 

Dans le bloc local, qui totalise 80% des dépenses culturelles des collectivités, les communes présentent un tableau correspondant à la moyenne générale, même si 34% ont baissé leur budget, contre 21% en 2023. Les intercommunalités s'illustrent par une évolution plus favorable : 42% des métropoles et 34% des communautés urbaines et d'agglomération ont augmenté leur budget entre 2023 et 2024.

Budget d'investissements : des moyens renforcés pour les régions

La trajectoire des investissements des collectivités en matière culturelle apparaît plus contrastée encore : 42% d'entre elles ont voté en 2024 un budget stable, 37% une augmentation et 22% un budget à la baisse (contre 18% un an plus tôt). 

Pour l'investissement culturel, 50% des régions et 44% des communes déclarent cette année une augmentation des moyens. Ici, la palme de la stabilité revient aux communautés urbaines et d'agglomération : 66% d'entre elles ont reconduit un budget d'investissement en matière culturelle identique de 2023 à 2024.

Stabilité des emplois et des subventions

La stabilité caractérise également le niveau du nombre d'emplois culturels dans les collectivités, avec 60% des répondants qui présentent en 2024 un niveau proche de celui de 2023. Si les communes affichent le plus fort taux de baisse des emplois culturels (16% déclarent une baisse), les intercommunalités, à l'inverse, sont les plus nombreuses à avoir augmenté leurs effectifs : 39% des communautés urbaines et d'agglomération annoncent une hausse.

Le baromètre de l'OPC nous apprend aussi que pour 59% des collectivités, les subventions aux associations culturelles sont inchangées en 2024 par rapport à l'exercice précédent. Et si davantage de collectivités déclarent un niveau d'aides plus important – 27% contre 21% en 2023 –, en particulier les métropoles, 21% des départements indiquent une baisse de leurs subventions aux associations, alors qu'ils n'étaient que 10% dans ce cas l'an passé.

En matière de dépenses culturelles des collectivités, les déclarations relatives aux budgets primitifs de l'année 2024 laissent apparaître au final une situation où, si la stabilité prédomine, elle est très relative, notamment en matière d'investissement. Pourtant, quand on les interroge sur leur propre perception, 67% des collectivités jugent la place qu'elles donnent à la politique culturelle "autant prioritaire qu'avant" et seules 8% estiment que c'est "moins une priorité".