Habitat - Mal-logement : un concours d'architecture pour concevoir des habitations "temporaires, éco-pensées et économes"
La Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement des personnes sans abri ou mal logées (Dihal) et la Cité de l'architecture et du patrimoine lancent un concours international d'architecture sur l'habitat temporaire des personnes en situation de grande précarité, dans le cadre de la 6e session du concours "Mini Maousse 2015-2016" (*).
Il est notamment ouvert aux écoles d'architectures, d'ingénieur et de design en France et dans plusieurs pays d'Europe. Le projet est appuyé par la fondation Abbé-Pierre, l'association Valorisation de l'innovation dans l'ameublement et par la métropole de Nantes qui propose deux sites d'application. Les étudiants lauréats auront l'opportunité de réaliser leurs projets à l'échelle 1, dans le cadre d'un chantier-école au cours de l'été 2016.
La nouvelle maison des jours meilleurs (hommage à Prouvé)
Ce concours, qui sera clos en janvier 2016, est intitulé "La nouvelle maison des jours meilleurs", en référence à la "maison des jours meilleurs" conçue par l'architecte Jean Prouvé en 1956 en réponse à l'appel de l'abbé Pierre deux ans plus tôt.
Dans cet esprit, les candidats devront concevoir "une unité modulable, adaptable, empilable, démontable et transportable" pour répondre à différentes situations depuis l'accueil d'individus isolés, de ménages avec ou sans enfants en très grande précarité vivant sur des terrains, à l'exemple des bidonvilles, en passant par l'habitat collectif et temporaire, de type camp de vacances saisonnier, jusqu'à l'habitat en zone dense pour étudiants, travailleurs précaires et familles en attente d'un accès au logement.
Des solutions "économiques et industrialisables"
Le concours impose aux candidats de travailler sur un "principe constructif" adaptable à trois situations réelles, sur des sites identifiés qui feront l'objet d'un projet d'aménagement (voir encadré ci-dessous). Sont indiqués le nombre de ménages à héberger, les activités collectives à prévoir et la configuration des terrains.
Les solutions proposées devront être "économiques et industrialisables". Les modules qui vont constituer ces logements devront pouvoir être déplacés afin d'être réinstallés sur d'autres terrains ou pouvoir être reconfigurés pour répondre aux différentes typologies familiales. Les organisateurs du concours tiennent à ce que "la conception de ce dispositif repose sur l'utilisation majoritaire du bois et de ses dérivés".
Et avec toujours cette question : "Quels sont les besoins fondamentaux à satisfaire pour qu'un logement, fut-il temporaire, soit considéré comme décent et digne ?"
3,5 millions de personnes sont mal logées en France.
Valérie Liquet
(*) Mini Maousse pour "Micro architecture".
Trois situations pour la nouvelle maison des jours meilleurs
Situation 1 : un terrain situé sur l'île de Nantes qui accueillerait 8 à 10 familles avec 2 ou 3 enfants dans des unités privatives isolées. Seraient également prévus : un espace collectif pour des réunions ou à usage de bureaux, un espace de jeux pour les enfants, des containers à ordures, un espace laverie collectif, des boîtes aux lettres...
Situation 2 : une dent creuse située également sur l'île de Nantes qui accueillerait des personnes isolées et/ou des familles monoparentales dans un lieu, dit "sas de transition", composé de 5 unités d'habitation et d'un espace collectif.
Situation 3 : un terrain à Saint-Jean-de-Monts (Vendée), initialement destiné à accueillir des colonies de vacances et propriété de la ville de Saint-Denis. La commune souhaite engager un "projet progressif d'installation" de 8 à 10 unités d'hébergement pour l'accueil en gîtes de familles modestes qui ne partent pas en vacances.
