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Logement / Emploi - L'USH planche sur un dispositif d'"hôtel pour la prise d'emploi"

"Rien ne doit s'opposer à la prise d'emploi. Il faut être capable de répondre en 24-48 heures à une personne au chômage habitant Bordeaux ou Rodez et qui trouve du travail en région parisienne. On doit pouvoir lui dire : vous serez hébergé ou vous serez logé le temps de trouver un logement plus adapté à votre vie familiale." Convaincu que "la réduction des freins à la mobilité est notre principal enjeu", Frédéric Paul, délégué général de l'Union sociale pour l'habitat, a annoncé, le 13 novembre, lors d'une journée du réseau des acteurs de l'habitat consacrée au "Logement au service de l'emploi", que l'USH réfléchissait à un dispositif d'"hôtels pour la prise d'emploi". Un hôtel d'un genre particulier puisqu'il serait constitué d'appartements diffusés dans le parc social en stock des agglomérations génératrices d'emplois (donc en zones tendues…) et dont la vocation seraient d'héberger de manière temporaire toute personne contrainte de déménager pour prendre un emploi. "Sa venue pourrait être négociée avec les réservataires", dans l'esprit de Frédéric Paul. Le patrimoine ainsi mis à disposition serait connu et présenté sur un site internet dédié.
De quoi bouleverser la procédure d'attribution des logements sociaux qui, selon Frédéric Paul lui-même, "est inadaptée car elle a été inventé à une époque où la question ne se posait pas dans les mêmes termes et car elle a produit de la bureaucratie". Il faut donc à l'USH "adapter la réglementation", notamment en inventant un bail spécifique (pour permettre à la personne de quitter le logement dans la semaine parce qu'elle a trouvé un nouveau logement) sur la partie du parc social concerné par cette offre d'accueil rapide. Avec l'idée qu'"il ne faut pas que ce soit une prise de risque financière pour l'organisme HLM et ses locataires".
Si ce dispositif est plutôt destiné aux pôles métropolitains qui concentrent les emplois et où le logement est rare et cher, il peut en être autrement. Ainsi, pour attirer les actifs de la France entière en Auvergne, le conseil régional "offre" le logement aux personnes nouvellement recrutées et cela durant tout le temps de sa période d’essai, via son dispositif "New DEAL de l'Auvergne" (les personnes intéressées ont jusqu'au 14 décembre pour déposer leur candidature sur le site dédié). Plus précisément, l'aide peut aller jusqu’à 1.500 euros et est destinée à financer la location d'un logement ou d’autres frais liés à leur installation (déménagement, trajets…) Un dispositif similaire est proposé pour les repreneurs d'entreprise.
Selon une étude réalisée en 2011 par le Credoc pour le Medef, 70% des actifs refuseraient une opportunité professionnelle si cela les obligeait à accroître leurs dépenses de logement (voir notre article du 21 septembre 2011). Le Medef a engagé une nouvelle enquête pour actualiser ce constat. Il présentera prochainement les résultats de ce travail dans un livre blanc dans lequel sera également formalisée la doctrine patronale en matière de logement. On devrait y retrouver des préconisations en faveur d'une plus grande simplification des procédures et des normes en matière de logement.

 

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