L’Union nationale des missions locales ne veut pas "d'une réduction significative des budgets"
En cas de réduction des financements publics, les missions locales vont devoir se séparer d’une partie de leurs effectifs et dégrader le nombre comme la qualité des accompagnements des jeunes, a averti l’UNML, leur tête de réseau, lors d’une conférence de presse organisée mardi 14 janvier.
Suppression totale des subventions dans les Pays de la Loire (lire notre article), -32% en région Sud, -10% en Auvergne-Rhône-Alpes… Ces dernières semaines, les missions locales font face à une multiplication de mauvaises nouvelles budgétaires issues des exécutifs régionaux. Alors que les financements étatiques sont eux aussi susceptibles de diminuer, elles pourraient réduire fortement la voilure sur l’accompagnement des jeunes voire licencier une partie de leurs effectifs. Alertant sur cette situation lors d’un point presse, mardi 14 janvier, leur tête de réseau, l’Union nationale des missions locales (UNML) compte peser dans les discussions sur le budget 2025 et dans l’attente des arbitrages de ses différents financeurs au niveau local. "On demande qu’il n’y ait pas de réduction significative", déclare son président, Stéphane Valli.
Sur le milliard d’euros versé aux missions locales chaque année, 70% proviennent actuellement de l’État, 15% des régions, 10% du bloc communal et 5% des départements.
"Si la baisse des financements en moyenne était de plus de 10%, on risquerait d’avoir une diminution de nos effectifs de 10 à 20%", prévient Stéphane Valli. Et alors que le nombre de jeunes orientés vers les missions locales par France Travail pourrait augmenter, "ce qui risque de se passer à moyen et long terme, c’est une hausse du nombre de jeunes suivis par conseiller et donc une qualité d’accompagnement un peu à la baisse alors que ces dernières années (…) on avait réussi à développer des réponses exigeantes et ambitieuses pour la jeunesse", ajoute le vice-président Martin David-Brochen.
Des CEJ déjà rationnés et moins d’accompagnements à l’insertion sociale
Le plafonnement du nombre de contrats d’engagements jeunes à 200.000 en 2024 a conduit les missions locales à devoir en rationner l’accès alors que ce dispositif, qui concerne 20% des publics accueillis en mission locale, touche une majorité de jeunes n’ayant pas le bac. "C’est un dispositif intéressant, on ne souhaite pas qu’il soit réduit", souligne le délégué général de l’UNML, Ahmed El Khadiri. Et limiter son accès aux jeunes les moins qualifiés, solution suggérée par un scénario de la Cour des comptes, n’est pas une bonne solution : "un jeune à bac +2 ne trouve pas naturellement sa place sur le marché du travail", prévient-il.
La diminution de 50% du budget alloué au Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (Pacea), passant de 100 millions d'euros à 47 millions d'euros en 2024, limite la possibilité qu’ont les conseillers de donner des coups de pouce susceptibles de débloquer certaines situations énumérées par Martin David-Brochen, comme payer une caution pour avoir une place en foyer, payer une nuit d’hébergement, financer un trousseau d’apprenti, une tenue de travail… En cas de baisse des financements provenant du bloc communal, ce sont ces mêmes prestations ciblées sur la dimension sociale qui pourraient manquer, privant les missions locales d’une certaine "agilité" a insisté Stéphane Valli. S’il n’y a pas encore de vraie alerte du côté de ces financeurs, le président de l’UNML se dit inquiet.