Logement social : l'USH demande de "ne pas toucher à la loi"
L'Union sociale pour l'habitat (USH), confédération des bailleurs sociaux, a demandé ce mercredi 20 mars au gouvernement de renoncer à réformer, comme il en a l'intention, la loi SRU instaurant des quotas de logements sociaux.
"C'est avec responsabilité et gravité que le mouvement HLM demande au gouvernement de ne pas toucher à la loi SRU", déclare la présidente de l'USH, Emmanuelle Cosse, dans un communiqué. "La crise que le logement traverse aujourd'hui dans notre pays appelle d'autres réponses, d'autres combats que la remise en cause de ce qui fonctionne. Les quelques maires qui, sciemment, se situent en dehors de la loi en n'assumant pas leurs responsabilités vis-à-vis de la cohésion nationale, ne méritent certainement pas un tel cadeau", poursuit l'ancienne ministre.
Dès sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal a fait part de sa volonté de réformer la loi SRU pour intégrer, dans le décompte des 20 ou 25% de logements sociaux, les logements intermédiaires. Les contours de la réforme, qui doit être incluse dans un projet de loi "pour le logement des classes moyennes" attendu avant l'été, n'ont pas été précisés.
"Il n'y a pas de tabou à ajuster la loi SRU", avait affirmé mi-mars le ministre délégué au Logement Guillaume Kasbarian, rappelant qu'elle avait déjà été modifiée à plusieurs reprises. "Nous allons toujours continuer à avoir un objectif d'incitation, d'objectivation, de construction de logement social dans la loi SRU", avait-il cependant promis.
"La loi SRU a certes connu des évolutions, toujours dans le sens d'une plus juste application et d'une ambition renouvelée de mixité sociale. Jusqu'à maintenant aucune mesure significative n'est venue remettre en cause sa portée, au contraire", rétorquent les bailleurs sociaux. Selon l'USH, 2,6 millions de ménages sont en attente d'un logement social, un record.
Entre 2020 et 2022, près des deux tiers des communes concernées par la loi SRU n'ont pas tenu leurs objectifs de production de logements sociaux, certaines, comme Nice, Boulogne-Billancourt ou Toulon, en étant même très loin. En février, des maires de droite, dont ceux de Nice, Reims, Aix-en-Provence ou Nîmes, avaient demandé, dans une lettre ouverte à Guillaume Kasbarian, "d'ouvrir un débat apaisé et sans faux semblant au sujet de la loi SRU", qualifiée d'"insulte au bon sens".