L'Ile-de-France veut passer à 40% d'énergies renouvelables d'ici 2030 et à 100% en 2050
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est engagée à ce que "les énergies renouvelables en 2030 représentent 40% de la consommation francilienne", avec un "objectif 100%" en 2050, dans le cadre de la stratégie énergie-climat présentée ce 7 juin.
D'ici 2030, les énergies renouvelables "représenteront 40% de la consommation francilienne, contre 11% aujourd'hui", a promis Valérie Pécresse ce 7 juin, lors de la présentation de la nouvelle stratégie régionale sur l'énergie et le climat. Dans le même temps, "on va multiplier par deux la quantité d'énergie renouvelable produite sur notre territoire", qui est de 8% aujourd'hui a affirmé la présidente de région (LR). Ce "scénario de rupture" se donne pour but "de tendre vers une région zéro carbone", avec la promesse qu'en 2050, "on sera à 100% d'énergie renouvelable, on sera sortis du nucléaire et on sera à 50% d'énergie importée", contre 90% aujourd'hui.
Pour atteindre ses objectifs, le plan énergie-climat va miser sur l'énergie éolienne, la géothermie, les énergies de récupération des déchets et "pousser de manière extrêmement forte sur le solaire et le photovoltaïque". Il prévoit aussi de "poursuivre la méthanisation", surtout en Seine-et-Marne, avec un débouché tout indiqué, puisque le plan prévoit que les
bus d'Ile-de-France ne fonctionnent qu'au gaz ou à l'hydrogène.
Ne plus être "le dernier de la classe"
"L'objectif est pour nous de passer de dernier de la classe des régions françaises à une région qui soit exemplaire", a précisé Jean-Philippe Dugoin-Clément (UDI), vice-président chargé de l'écologie et du développement durable. La région Ile-de-France est en effet la dernière à se doter d'une stratégie énergétique : "Il était temps", a déclaré Valérie Pécresse, qui a pointé une "région qui consomme énormément, dépendante et pas sobre".
Valérie Pécresse s'est aussi engagée à s'opposer à "la construction de toute centrale nucléaire sur le territoire francilien" ainsi qu'à "sortir du diesel d'ici 2030 pour l'ensemble de la région" - si l'État met en place "des mesures d'accompagnement social du type prime à la casse, aide à la transition énergétique".
150 millions d'euros d'engagements d'ici à 2021
Afin de respecter cet agenda, le plan prévoit la mise en place d'une "COP énergie-climat IDF", une conférence régionale qui réunira chaque année tous les acteurs de la transition énergétique pour faire un "point d'étape qui fasse à la fois le bilan et la prospective", a expliqué Jean-Philippe Dugoin-Clément.
Ce projet à long terme sera doté d'un investissement de 150 millions d'euros d'ici la fin de la mandature de Valérie Pécresse (2021), et de 500 millions d'ici 2030. "Cela correspond à une augmentation annuelle de 60% par rapport à ce qui a été réellement dépensé sur les dix dernières années", a tenu à souligner le vice-président à l'écologie et au développement durable.
Si le groupe Alternative Ecologiste et Sociale (AES) a salué des annonces qui "semblent de bon augure", "il reste bien difficile de se réjouir", a précisé jeudi le groupe dans un communiqué, tant il "constate au quotidien le gouffre entre les belles paroles et la réalité concrète des politiques menées". "La réalité, c'est que depuis son arrivée à la région, Mme Pécresse a réduit de plus de 75% le budget dédié à la politique énergétique ou encore n'a dépensé que 2 millions d'euros en 2017, sur les 17 millions prévus pour l'efficacité énergétique", a signalé l'écologiste Annie Lahmer, membre du groupe, dénonçant une "opération de communication".