L'IGN lance l'application mobile de service public "Cartes IGN"
L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) a lancé le 15 mai son application pour smartphone "Cartes IGN". Une application "de service public" gratuite qui s'aligne sur les standards des applications cartographiques du marché tout en proposant des contenus allant dans le sens de la transition écologique.
C'est au ministère de la Transition écologique, en présence du ministre Christophe Béchu, que l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) a choisi de lancer sa nouvelle application mobile "cartes IGN" ce 15 mai. Une application "de service public" qui entend proposer, selon le communiqué, "des services cartographiques accessibles à tous, du citoyen désireux d’explorer ou de comprendre le territoire, jusqu’aux administrations ayant besoin d’utiliser la carte comme outil de médiation ou de pilotage des politiques publiques".
Le fruit d'un écosystème de contributeurs
Cette application a pour particularité de s'appuyer sur la géoplateforme de l'institut (voir ci-dessous) et tout un réseau de contributeurs parmi lesquels des ministères, l’Office national des forêt (ONF), des collectivités, des parcs régionaux et nationaux mais aussi des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) ou encore OpenStreetMap. Des contributeurs mobilisés pour offrir une expérience proche de celle des utilisateurs des applications mobiles du marché mais dont la vocation est aussi d'alimenter "la cartographie de l'anthropocène" chère à l'IGN. "L’application fait le choix de proposer à nos concitoyens une hauteur de vue pour comprendre les mutations du territoire, au plus proche de leurs lieux de vie ou centres d’intérêt", précise le ministère.
Des cartes interactives
Concrètement, pour les personnes qui avaient chargé l'application Géoportail, une simple mise à jour va leur permettra d'accéder à "cartes IGN" qui la remplace. Le premier changement notable porte sur son ergonomie : désormais s'affiche la carte de l'endroit où se situe l'utilisateur géolocalisé. Et comme ses homologues des Gafam, la carte devient désormais interactive avec la possibilité de cliquer sur des points d'intérêt comme une mairie, une déchetterie ou un restaurant… pour voir s'afficher des horaires d'ouverture ou un numéro de téléphone, données issues de la plateforme collaborative OpenStreetMap. L'application propose également le partage de sa position, un calculateur d'itinéraire (piéton ou routier uniquement) et le calcul des isochrones (tout ce qui est accessible à 5 minutes à pied, par exemple).
Se différencier des Gafam
Si, avec ces fonctionnalités, l'application se met au standard de Google maps ou Apple Plans, "Cartes IGN" propose des contenus originaux. Un clic sur un bâtiment permet par exemple d'afficher des données de la BD topo sur sa date de construction, le nombre d'étages ou la nature de l'usage. Grâce aux données du ministère de l'Agriculture et de l'ONF, il est également possible de connaître le type de culture d’un champ, les essences d’une forêt ou la composition d’une plage (sable ou galets). "Cartes IGN" permet aussi de remonter dans le temps en affichant conjointement la photo aérienne la plus récente avec des prises de vues réalisées 10 ans ou 60 ans plus tôt. La même opération peut être faite avec des fonds de cartes, mettant ainsi en évidence la progression de l'artificialisation et des aménagements créés par l'homme.
Une vingtaine de thématiques
Au total plus d'une vingtaine de "couches" sont disponibles. On retrouve ainsi la carte topo 25 chère aux randonneurs, le cadastre, mais aussi des couches thématiques sur l'agriculture, la forêt, les zonages environnementaux, les risques ou encore la mer et le littoral. L'application intègre enfin une fonction de signalement d'erreurs et un module permettant de créer ses propres itinéraires.
La Géoplateforme monte en puissanceLa Géoplateforme est un des grands chantiers de l'IGN. Sa vocation est de centraliser et simplifier l'accès à l'ensemble des données géographiques. La Géoplateforme, rappelle l'IGN, est "une infrastructure ouverte et mutualisée pour l’hébergement, la mise à jour collaborative et le partage des données territoriales, avec une ambition de passage à l’échelle tant en termes de capacité d’hébergement que d’outils de partage". L'institut consacre 23,8 millions d'euros sur 5 ans à ce projet mené avec l'appui d'OVH Cloud, Worldline, Oslandia et Living data. Depuis le 1er avril l'IGN y héberge ses propres données, la plateforme devant s'ouvrir progressivement à d'autres acteurs dont les territoires. Elle héberge à ce jour environ 1 Péta octet de données (=1 million de Giga octets) et répond déjà à 300 millions de requêtes par jour. |