L'exécutif affiche ses ambitions touristiques pour 2024
Le sommet Destination France a été l'occasion pour le président de la République et son ministre de l'Économie d'affirmer leur stratégie en matière touristique avec un objectif : maintenir la première place de la France et créer une offre décarbonée.
Une France toujours au plus haut en matière touristique, c'est ce qu'ont annoncé Emmanuel Macron et Bruno Le Maire lors du deuxième sommet Destination France, jeudi 11 janvier à Chantilly. À l'aune d'une année 2024 qui devrait être exceptionnelle pour le tourisme français avec la tenue d'évènements aussi importants que les commémorations des 80 ans des débarquements de Normandie et de Provence, les Jeux olympiques et paralympiques, les 150 ans de la naissance de l'impressionnisme ou le Sommet de la francophonie, le président de la République et le ministre de l'Économie ont décliné leurs objectifs devant près de deux cents chefs d'entreprises et décideurs des plus grands groupes internationaux et français du secteur du tourisme.
Se maintenir au sommet
Pour le gouvernement, les objectifs sont clairs : maintenir la première place de la France en matière de destination touristique dans le monde et en matière d'attraction des investissements étrangers en Europe, mais aussi devenir, à l'horizon 2030, la première destination durable au monde. Pour y parvenir, un soutien financier massif a été déployé ces dernières années, rappelle le gouvernement dans son dossier de presse. Le secteur du tourisme a été soutenu par l'État à hauteur d'environ 40 milliards d'euros pendant la crise sanitaire. En complément, le gouvernement a déployé en novembre 2021 des mesures de relance à travers le plan Destination France, doté de 1,9 milliard d'euros sur trois ans (2022-2024) afin de soutenir, notamment, la montée en qualité de l'offre touristique et l'adaptation des entreprises du tourisme aux enjeux de transformation du secteur (dérèglement climatique, nouveaux comportements de la clientèle touristique, etc.).
Afin d'anticiper les impacts du changement climatique, en particulier s'agissant du littoral et de la montagne, l'État a par ailleurs engagé plusieurs actions d'adaptation, comme par exemple le plan Avenir Montagnes, doté de 331 millions d'euros, qui prévoit notamment de diversifier les activités touristiques pour faire face à d'éventuelles baisses d'enneigement. Et il commence à verdir les classements des hébergements afin de proposer à la clientèle une offre d'hébergement touristique de plus en plus durable.
Pour aller plus loin, Emmanuel Macron a martelé : "Tout l'agenda que nous allons ouvrir avec le nouveau gouvernement [consistera] à accélérer cette impulsion." Comment ? En relançant une nouvelle série de simplifications, par exemple dans le domaine du travail, car le secteur connaît une pénurie de main-d'œuvre, ce qui passera par la réforme de la carte des formations professionnelles ou par redonner de l'attractivité aux métiers, notamment dans les actions d'orientation. "Le secteur du tourisme s'inscrit pleinement dans cette ambition de rendre la nation beaucoup plus forte, de créer davantage d'emplois et de pousser à innover", a poursuivi le chef de l'État. En matière d'innovation, il a d'ailleurs confié que "le tourisme allait de plus en plus combiner l'authentique et le virtuel" et qu'il fallait prendre le "virage de la travel tech".
"Année de fierté"
Pour 2024, le sommet Destination France a aussi été l'occasion de faire des "annonces stratégiques". Ainsi, le fonds mis en place par la Caisse des Dépôts et France Assureurs, et géré par le fonds d'investissement Montefiore, qui a déjà permis la réalisation de seize investissements entre 2021 et 2023, sera doublé en 2024 d'un fonds complémentaire. L'objectif de ce second fonds sera de participer à la structuration des entreprises du tourisme en leur permettant de s'adapter et de répondre aux différentes évolutions structurelles du secteur (modernisation et rénovation des outils de travail, accélération de l'accessibilité, accélération de la concentration pour favoriser l'émergence de grosses PME et ETI, adaptation à la transition climatique et énergétique, etc.). Géré par Montefiore Investment et soutenu par la Caisse des Dépôts, ce fonds sera doté de 300 millions d'euros environ et visera à accompagner une vingtaine de projets d'envergure qui contribueront à accélérer la transition vers le tourisme "décarboné" souhaité par Emmanuel Macron.
Le secteur du tourisme représente près de 2 millions d'emplois et environ 7,5% du PIB français. La France devrait, selon le chef de l'État, "bientôt atteindre les 100 millions de visiteurs, un record". "2024 est une année de fierté française, et le tourisme est une fierté et une force française qui irrigue tous les territoires", a conclu Emmanuel Macron.