L’État et les régions s’accordent sur un nouveau cycle d’investissement dans la formation des demandeurs d’emploi
Le ministère du Travail et Régions de France, qui disent partager "l’objectif du plein emploi", ont acté le nouveau plan de financement additionnel de l’État pour la formation des demandeurs d’emploi pour lequel Olivier Dussopt confirme la mobilisation de 3,9 milliards d’euros sur la période 2024/2027.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et les représentants de Régions de France ont acté le 19 septembre dernier le lancement d’un nouveau cycle d’investissement dans la formation des demandeurs d’emplois sur la période 2024/2027. Un cycle sur lequel l’État annonce mobiliser 3,9 milliards d’euros, loin des 15 milliards du cycle précédent "mais plus que (sur) le quinquennat d’avant 2017", a souligné Olivier Dussopt mardi 26 septembre devant l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Le ministre invoque notamment le contexte de baisse du chômage pour justifier les choix entérinés. Résultat des courses, l’État propose un cadre financier correspondant à une consommation réelle des budgets pour l’ensemble des régions, diminuée de 13%, soit 1,1 milliard d'euros en 2024 et 2025, 900 millions d'euros en 2026 et 800 millions d'euros en 2027.
"Dans le précédent plan d’investissement dans les compétences (PIC), l’État avait exigé des régions un niveau d’engagement assez important en 2018 et maintenu tout au long du quinquennat. Là, nous avons des régions qui nous demandent de 'désocler', a expliqué le ministre, c’est-à-dire d’ajuster leur engagement en matière de formation à la situation de l’emploi dans le territoire." Le ministre qui a également rappelé qu’en 2022 "nous avions entre 2,3 et 2,4 milliards d'euros de crédits inscrits sur le PIC avec une consommation inférieure à 1,6 milliard d'euros". Un montant qui aura servi de base pour 2023 avant la baisse de 13% envisagée à compter de 2024.
"Si l’État baisse sa participation, la logique voudrait que les régions fassent de même !"
Alors que les négociations concernant les pactes régionaux d’investissement dans les compétences (Pric) doivent s’engager, François Bonneau, président de la commission Education, orientation, formation et emploi de Régions de France n’exclut pas en effet que certaines régions réclament davantage "de régulation" : "Il se peut que certaines d’entre elles, au regard de la diminution du nombre de demandeurs d’emplois sur leur territoire, souhaitent diminuer leur niveau d’intervention." Concrètement, "chaque région va désormais travailler avec le préfet pour fixer ses ambitions dans un cadre national, mais si l’État baisse sa participation de 13%, la logique voudrait que les régions fassent de même !" Même si l’État estime pour sa part que cette participation ne doit pas diminuer au-delà de 10% par rapport aux sommes engagées réellement, "en raison des besoins de formation importants qui restent ceux des personnes éloignées de l’emploi".
Au-delà, les régions se disent "d’accord pour travailler avec l’État sur une gouvernance partagée des Pric" mais souhaitent avant tout s’assurer "de la totale prise en compte de leurs compétences" sur le pilotage de dispositifs tels que les POEI (préparation opérationnelle à l’emploi individuelle) ou les AFPR (actions de formation préalables au recrutement).
Un objectif partagé "d’aller vers ceux qui en ont le plus besoin"
Au final, État comme régions s’accordent sur la nécessité d’adapter la réponse au contexte de baisse du chômage. Mais si le nombre de demandeurs d’emploi a effectivement diminué, la nature des besoins a elle aussi évolué, relève François Bonneau : "Aujourd’hui les besoins en accompagnement et en prise en charge sont souvent supérieurs à ce qu’ils étaient car ceux qui n’étaient pas trop éloignés de l’emploi sont désormais en emploi et donc les opérations deviennent plus lourdes pour ceux qui sont toujours en recherche". De son côté, confirme le président de la région Centre-Val de Loire, l’État souhaite que l’effort soit porté sur les publics les plus éloignés de l’emploi, notamment les bénéficiaires du RSA pour lesquels les besoins sont croissants, "et nous partageons cet objectif d’aller vers ceux qui en ont le plus besoin", explique l’élu.
À noter que le nouveau cycle de financement de la formation des demandeurs d’emploi concernera également les jeunes qui n’ont pas obtenu le niveau bac+2 et qui doivent se former pour se réorienter.