L’État et les régions au défi d’adapter les formations aux personnes peu qualifiées

A l’occasion du "Printemps des compétences", événement organisé les 22 et 23 avril à Paris, les représentants de l’État et des régions ont rappelé l’enjeu de l’attractivité et de l’accessibilité des formations professionnelles s’adressant aux personnes éloignées de l’emploi. 

La formation tout au long de la vie était au cœur du "Printemps des compétences" qui se tenait ces 22 et 23 avril à la Cité des sciences de Paris à l’initiative de Centre Inffo et d’Universcience. A l’occasion de cet événement ouvert au grand public, des débats ont également réuni les acteurs de la formation, à quelques jours de la fin de l’"année européenne des compétences". Depuis l’an dernier, les institutions européennes ont décidé de multiplier les événements professionnels sur cette thématique jugée prioritaire. Au niveau européen, "les dernières statistiques disponibles sur l’accès à la formation des adultes, qui ne montrent presque pas de progrès depuis 2016, montrent l’urgence de la situation", souligne Ann Branch, chef d’unité à la direction de l’emploi de la Commission européenne. 

"La France a investi beaucoup dans la formation et c’est une réussite. Mais il y a aussi une question d’attractivité des métiers : ouvrir des places en formation, c’est bien, mais quand les formations sont remplies et qu’ensuite les personnes rejoignent les secteurs visés, c’est mieux. Or on a un taux d’évaporation dans l’industrie de 50 %", a souligné le Haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnels Geoffroy de Vitry. Le vice-président de la région Normandie David Margueritte a souligné les difficultés inhérentes aux publics les plus éloignés de l’emploi, soulignant que même la formation préqualifiante était pour eux "parfois une marche trop haute". Le développement des badges de compétences (lire notre article du 12 janvier 2023) représente à ses yeux une "solution d’avenir" alors que "les diplômes sont oppressants pour une partie des publics". "Il faut s’intéresser au stock des outsiders du marché du travail", a abondé le directeur adjoint de la formation à la région Ile-de-France, Etienne Martin, soulignant que dans les marchés publics franciliens, une partie de la rémunération des organismes de formation était conditionnée au profil des personnes formées (bénéficiaires du RSA, habitants des quartiers prioritaires des politiques de la ville). Le 22 avril, l’Insee dévoilait qu’en 2022, en France, 10% des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit. 

 

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