Geoffroy de Vitry nommé "haut-commissaire à l'enseignement et à la formation professionnels"
L'ancien directeur de cabinet d'Olivier Dussopt nommé "haut-commissaire à l'enseignement et à la formation professionnels" vient épauler la ministre du Travail dans un contexte budgétaire délicat.
Un soutien qui arrive à point nommé. Alors que les dossiers s'accumulent sur le bureau de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, celle-ci va se voir épaulée par un "haut-commissaire à l'enseignement et à la formation professionnels". De quoi remplir le vide laissé par le départ de l'ancienne ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels Carole Grandjean, lors du dernier remaniement. Depuis, la formation professionnelle avait disparu des intitulés de portefeuilles. Elle revient par la petite porte... C'est l'ancien directeur de cabinet d'Olivier Dussopt, Geoffroy de Vitry, qui a été choisi pour ce poste délicat. Il a été nommé en conseil des ministres, mercredi 13 mars, un jour après l'instauration du haut-commissariat par un décret publié au Journal officiel la veille. Geoffroy de Vitry sera placé sous la double tutelle de Catherine Vautrin et de la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet. Il disposera ainsi à la fois de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et de la direction générale de l'enseignement scolaire (Dgesco).
Son périmètre recouvre celui de l'ancienne ministre déléguée, même si le décret se montre plus explicite. Le haut-commissaire, qui a un rôle de coordination interministérielle, "apporte son concours à la définition et à la mise en œuvre des politiques conduites en matière d'enseignement professionnel et de formation professionnelle des jeunes et des adultes", précise le décret. Il devra faire des propositions "en matière de d'enseignement professionnel et de formation professionnelle initiale" et "en matière de formation professionnelle des actifs, favorisant l'insertion dans l'emploi, le maintien de l'employabilité tout au long de la vie et l'adéquation des formations avec les besoins des entreprises et des territoires". À cet effet, il conduira un dialogue avec les conseils régionaux, les partenaires sociaux et l'ensemble des acteurs nécessaires à la réalisation de ses missions.
1,1 milliard d'euros d'économies budgétaires
Voilà une fiche de poste bien remplie alors que les marges de manœuvre se réduisent : la mission "Travail et emploi" est en effet la deuxième mission la plus touchée par les coupes budgétaires de 10 milliards d'euros demandées par Bercy, avec 1,1 milliard d'économies (dont 863 millions au titre de l'accompagnement des mutations économiques et 228 millions pour l'accès et le retour à l'emploi), derrière l'écologie (2,2 milliards d'euros, dont 1,3 pour l'énergie). Mais c'est aux ministères à présent "d'aller dans le détail des arbitrages", comme l'a rappelé la semaine dernière devant les sénateurs, le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave. On sait déjà que ces mesures vont se traduire par l’instauration d’une participation des bénéficiaires du compte personnel de formation (CPF), pour permettre 200 millions d'euros d'économie. L'Élysée a tranché en faveur d'un "reste à charge" de 100 euros pour chaque bénéficiaire de formation. 200 millions d'euros, c'est aussi l'économie demandée sur les coûts-contrats des centres de formation d'apprentis (CFA). Une baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage qui vient s'ajouter à celles déjà décidées lors des deux années passées : 300 millions d’euros en 2022 et 500 millions d’euros à la rentrée de 2023.
Cette nomination intervient enfin au moment où l'État contractualise les nouveaux Pric (plans régionaux d'investissement dans les compétences) avec les conseils régionaux. Or "un travail est conduit par le ministère pour identifier les économies qui seront réalisées au sein du programme d'investissement dans les compétences", a indiqué Thomas Cazeneuve devant les sénateurs. Un coup de rabot de 150 millions d'euros est évoqué.
Référence : décret n° 2024-210 du 11 mars 2024 instituant un haut-commissaire à l'enseignement et à la formation professionnels, JO du 12 mars 2024. |