Les violences conjugales ont doublé depuis 2016 dans un contexte de "libération de la parole"
Les services de sécurité ont enregistré 271.000 victimes de violences conjugales en 2023, soit une augmentation de 10% sur un an, indique une note du SSMSI, le service statistique du ministère de l'Intérieur. Depuis 2016, ce nombre a doublé "dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration des conditions d'accueil des victimes", souligne le service.
Les deux tiers de ces violences sont physiques et 85% des victimes sont des femmes. Le Pas-de-Calais, La Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis sont les départements où les taux sont les plus élevés. C'est le Pas-de-Calais qui détient le taux le plus élevé (15 pour 1.000). Ce sont a contrario les départements ruraux du centre du pays qui affichent les taux les moins élevés. D'ailleurs, ce taux "varie fortement selon le degré d'urbanisation", relève l'étude. Il est de 7,5 pour 1.000 dans les communes rurales pour monter progressivement jusqu'à 13,4 pour 1.000 dans les unités urbaines de 50 à 100.000 habitants (il régresse ensuite légèrement dans les grandes villes). Malgré ce contexte de libération de la parole, seules 14% des victimes (tous types de violences confondus) déclarent l'atteinte subie à la police ou la gendarmerie. Toutefois, concernant les violences physiques, la proportion de femme déclarant les sévices subis passe à 26%.
Le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes a indiqué, jeudi, que 26.525 victimes avaient bénéficié de l'aide universelle d'urgence entre la mise en place de cette aide au 1er décembre 2023 et le mois de juillet, pour un montant total de 23 millions d'euros. Cette aide d'urgence avait été instaurée par la loi du 28 février 2023 (voir notre article du 2 mars 2023).